La Fontaine Bourdaloue
La Fontaine Bourdaloue
Photos prises en mars 2010

 

 

La Fontaine Bourdaloue de Bourges

 

Cette fontaine a été érigée sur la Place d’Arme (aujourd’hui place Marcel Plaisant) pour répondre au testament olographe rédigé par Paul Bourdaloue, le 16 mai 1868. A la fin de sa vie cet ingénieur avait été élu Conseiller Municipal de Bourges, et dans son testament, il avait donné une forte somme d’argent pour créer trois œuvres d’art à Bourges : une fontaine (exigeant qu’elle soit construite dans les six ans suivant sa mort) et deux bustes. En plus de l’argent, il donnait un anneau en or, garni de onze diamants et provenant d’un don de l’Empereur de Russie, à cela s’ajoutaient deux médailles en or et trois en argent, décernées lors des expositions universelles de Londres et Paris. Le tout était évalué à 1300 francs.

Comme le legs n’était pas suffisant pour les trois œuvres d’art prévues, Madame Bourdaloue s’était “engagée à donner gratuitement à la ville, les grandes vasques en fonte formant le château d’eau placé sur la terrasse de son jardin”. Et c’est ainsi que les architectes durent composer avec lesdites vasques. Le 2 avril 1870 le Conseil Municipal de Bourges accepte le projet dressé et présenté par Emile Tarlier. Cet architecte et sculpteur est arrivé premier au concours qui avait été organisé pour l’édification de la fontaine. Avec les deux vasques provenant des hauts fourneaux de Desforges et Festugières, maîtres de forges, Tarlier composa le motif principal avec l’aide du statuaire Martin. Ce Martin était né à Orval, et il travailla pour le prix modeste de 400 francs. C’est le Marquis de Vogüe qui fournira la partie principale du motif, dans la fonderie de son usine de Mazières.

Cette fontaine représente sur un socle de pierre, trois lionnes ailées, et au sommet, au dessus des deux vasques, un enfant. Cet ensemble est prolongé en avant de la place par une borne-fontaine en pierre surmontée d’un motif en fonte figurant deux amours chevauchant des dauphins. Lors de notre visite en mars 2009 la fontaine était complètement détruite, car en 2003, quelques personnes, une nuit de “beuverie” montèrent sur la vasque supérieure et malheureusement le tout s’écroula. Courant 2009 des travaux de restauration furent entrepris, fin juillet 2009 ce sont les bassins et les piles de pierre qui furent refaites, puis en septembre installation des vasques, des lions et des amours, en Octobre 2009 l’édifice a retrouvé sa splendeur. Nous ne le verrons pas en eau, lors de notre seconde visite en mars 2010, l’inauguration étant prévue le 13 octobre 2010. Mais il nous a été permis d’admirer la renaissance de ce magnifique ensemble.

Paul Adrien Bourdaloue est un berruyer, né en 1798, qui fut, sa vie durant, un grand ingénieur. Il s’était spécialisé dans les mesures géodésiques, et c’est lui qui va établir le nivellement de la zone du célèbre canal de Suez, fournissant un outil considérable lors de l’établissement des plans. Entre les années 1857 et 1863, il met en place les premières lignes de niveau de la France, grâce à un réseau de 15 000 repères en fonte scellés. Sa tombe dans le vieux cimetière des Capucins de Bourges, de forme pyramidale, évoque l’Égypte, et au pied d’une des quatre faces, un de ces repères indique l’altitude du lieu.

 

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