La Fontaine de l’Orion
La Fontaine de l’Orion
Photos prises en mai 2011

 

La Fontaine de l’Orion de Sainte-Céronne-lès-Mortagne

 

La ville gauloise appelée Montcacune fut occupée par les Romains jusqu’en 270 environ, comme le prouve les diverses pièces de monnaie à l’effigie de plusieurs empereurs trouvées sur le territoire de la commune. La cité fut détruite par les saxons, et deux cents ans plus tard, sur les ruines de celle-ci, Sainte-Céronne a fondé le premier monastère chrétien de la région.

Sainte Céronne naquit à Corneilhan près de Béziers au début du Vème siècle, de parents fortunés, Olympius et Sarrabia. Son père, gouverneur romain de la ville, ainsi que sa mère demeuraient attachés au culte des idoles. Elle découvrit le Christ et avec son frère, Sophronius décida de se convertir. Ils s’exilèrent vers Bordeaux où l’évêque Amand les instruisit et leur donna le Baptême. Ayant pris, l’un l’habit sacerdotal et l’autre le voile des vierges chrétiennes, ils se séparèrent alors, Sophronius partant pour Rome et Céronne pour le nord-ouest de la Gaule. Elle arriva dans le diocèse de Séez où l’évêque saint Hile l’accueillit puis l’envoya dans le Perche. A environ six kilomètres de Mortagne, entre le Mont-Cacune et le Mont Romigny, elle choisit de s’arrêter et fonda une communauté. Elle bâtit une petite chapelle dédiée à Saint-Marcel qu’elle vénérait, et fit également construire un petit oratoire non loin de sa modeste demeure. Elle y mourut à un âge très avancé en l’an 490, sa tombe devint un lieu de pèlerinage. Peu de temps après sa mort son corps fut déposé dans l’oratoire qu’elle avait fait construire. L’évêque de Séez, Adelin la fit canoniser vers l’an 900, et entreprit l’édification d’une église sur son tombeau, ce qui fut réalisé au XIème, XIIème siècle. La tradition prête à Sainte-Céronne de nombreux miracles.

La Sainte puisait l’eau nécessaire à sa subsistance à deux sources, celle de la Bonne Sainte-Céronne face au hameau de Sainte-Marcel, et à la Fontaine de l’Orion située dans un lieu humide à l’ombre des arbres. Cette source intarissable est surmontée d’un édicule dont l’arche profonde abrite une statue à l’effigie de la Sainte, l’ensemble est sommé d’un crucifix. Passant sous la terre l’eau s’écoule dans un orifice creusé dans le sol, et entouré de pierres. A la fin de sa vie Sainte-Céronne avait perdu la vue, depuis des générations d’hommes et de femmes fréquentent cette fontaine, comme le montre les fleurs au pied de la statue, dans l’espoir d’une guérison de leurs problèmes oculaires.

 

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