La Fontaine des Ferrus
La Fontaine des Ferrus
Photos prises en mars 2010

 

 

La Fontaine des Ferrus Le Grand Pressigny

 

Le Grand Pressigny est très anciennement connu, la ferme antique de Prisciniacus est devenue un village appelé au XVème siècle Pressigny les Quatre Églises. Le Château se compose de deux ensembles, la forteresse dont il ne reste que deux tours et le logis Renaissance Italienne (1550-1560) . C’est Honorat de Savoie-Villars, Maréchal et Amiral de France qui reconstruisit le château où il mourut en 1580. Ce monument abrite le musée départemental de la préhistoire.

Ce domaine, d’après un inventaire de 1728, comprenait également une Orangerie, des Jardins , des Parterres, disparus sans laisser de trace, le seul rescapé du parc est Le Nymphée qui niche au creux d’un bosquet (depuis le XVIème siècle) à proximité de la Fontaine des Ferrus. La légende raconte qu’à cette Fontaine parfois y apparaissait le Diable. Comme le veut la tradition, les Nymphées doivent être situés non loin d’un point d’eau tels une fontaine ou un étang, se trouver à l’écart non joints à d’éventuels édifices et dans un grand jardin. D’après son emplacement et sa facture, celui du Grand Pressigny devait correspondre à un lieu de rencontre. En effet, ce site est placé à l’abri des regards, suffisamment éloigné du château et proche d’un point d’eau.

Au milieu du XVème siècle, l’école de Fontainebleau réalise quelques nymphées, mais cela restera peu diffusé. On parle d’une forte influence de Serlio, architecte italien, sur les premières édifications françaises. En effet il s’agit d’un élément architectural, plus exactement d’une grotte architecturée. L’appellation italienne était “Paviglione al costume de franz”, ce qui correspondait au pavillon de bains. Au Grand Pressigny, Le Nymphée correspond à un lieu dans lequel les femmes venaient se sécher après un bain dans la fontaine, mais elles venaient aussi y bavarder et s’y rafraîchir, car un filet d’eau fraîche y coulait. Il se compose d’une pièce unique, et n’a nullement fait partie d’un bâtiment plus important. Il a été bâti selon un plan en octogone régulier (côtés égaux deux à deux) est couvert d’une coupole nervée, ornée à la clé de voûte du monogramme S.V. des Savoie Villars.

A l’intérieur, les murs sont creusés de niches séparées par des pilastres, effet reproduisant la travée rythmique. Les niches, les tables et les chapiteaux des pilastres toscans étaient peints des tons d’ocre, de rouge, de bleu ou de noir

 

Sur la façade concave de part et d’autre de la porte se trouvent des niches meublées de coquilles. Les piliers à bossages rustiques qui scandent la composition imitent des chutes d’eau congelées. Un cartouche aux initiales S.V entrelacées, rehausse les cavités.

 

Face au bâtiment, l’eau de la source des Ferrus emplit un bassin circulaire, il est fort probable si l’on pousse l’étude du sol de retrouver des vestiges d’autres bassins, ceux-ci étant reliés entre-eux dans une figure géométrique par des filets d’eau.

Il est classé depuis 1998 parmi les bâtiments nécessitant une restauration, grandement méritée, et qui souhaitons le, sera rapidement réalisée. Afin de protéger des intempéries et de l’érosion les éléments restants de ce patrimoine, la façade a été étayée de chaque côté par un mur en parpaings et une toiture en tôle recouvre l’ensemble. Malheureusement des personnes mal intentionnées, et ignorantes de la valeur de ce patrimoine rare ont tagué certaines parties des murs et sculptures.

Nous remercions (Émilie Fayolle) du Service Accueil de l’Office communautaire de la Touraine du Sud, pour toute la documentation qu’elle nous a aimablement transmise et dont est tiré cet historique.

 

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