La Fontaine des Laveuses d’Huitres
La Fontaine des Laveuses d’Huitres
Photos prises en mai 2010

 

La Fontaine des Laveuses d’Huitres de Cancale

 

Cancale aurait été fondée par le moine breton saint Méen vers 545. La cité est évoquée sous le nom de Cancaven, anse de la rivière, au XIIème siècle. Le titre de “ville” lui a été accordé en 1545, de par sa qualité de fournisseur d’huîtres plates de la table royale. Les échevins de Paris avaient passé un contrat avec Cancale afin d’avoir un arrivage frais et régulier deux fois par semaine pour servir la table du roi.

Le dragage des huîtres sauvages s’effectuait dans la baie du Mont Saint Michel, plus de cent millions de grosses huîtres plates appelées “pieds de cheval” en étaient extraites chaque année. Le gisement naturel tendant à s’amenuiser,  Louis XIV publia en 1787 une ordonnance réglementant le dragage des huîtres. Dès le XVIème siècle, les marins cancalais se rendaient la moitié de l’année à la pêche à la morue à Terre Neuve, l’automne et l’hiver ils se consacraient à la pêche côtière, au ramassage des huîtres ou à l’agriculture. À marée basse, on pouvait rencontrer ces femmes sur la grève cancalaise, autour des tas d’huîtres entreposés près des embarcations. Aujourd’hui Cancale est un lieu de culture ostréicole d’huîtres.

Afin de marquer le passage au troisième millénaire, sur la place de l’église, se dresse une fontaine comportant un hommage aux femmes de Cancale. Composée de deux laveuses d’huîtres, cette sculpture symbolise le travail des Cancalaises au début du XX° siècle. Ces bronzes sont l’oeuvre du sculpteur Jean Fréour, qui traite du travail de ces femmes de marée employées aux huitres. Il est peu commun de rencontrer une sculpture qui représente des femmes au travail.

Jean Fréour sculpteur français figuratif, est né à Nantes le 8 août 1919. Il fait ses études dans sa ville natale, puis au Maroc. De retour en France, il reçoit une formation classique en tant qu’élève statuaire à l’École des Beaux-Arts de Bordeaux en 1936 et fréquente pour une brève période l’atelier de Louis-Henri Bouchard à l’École nationale des Beaux-Arts de Paris en 1941, puis devient membre du mouvement artistique breton Seiz Breur. Il travaille suivant la méthode, dite “Classique”, des sculpteurs mise en place vers le milieu du 17e siècle. Il sculpte toutes sortes de matériaux : le schiste, le marbre, l’onyx, les bois venus d’Afrique tel l’izombé, la pierre bleue de Nozay. Il réalise également des statues en bronze d’une grande beauté. Ses ouvres sont marquées au sceau du régionalisme. Il s’établit aux environs de Châteaubriant, puis en 1955 décide de s’installer à Batz-sur-Mer dont il deviendra le maire pour un an. Outre les motifs religieux, il réalise: la statue de “La Paludière” devant le musée des Marais salants (Batz-sur-Mer), pour la ville de Nantes un bronze d”Anne de Bretagne situé près du château, statue de Pierre Bouguer sur le port du Croisic etc….. Il décède le 11 Juin 2010 deux mois avant ses 92 ans.

 

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