Photos prises en mars 2017

 

 

La Fontaine Notre-Dame de l’Isle de Goudelin

 

La chapelle de Notre-Dame de l’Isle est en écart du centre bourg de Goudelin. Il semblerait que l’occupation religieuse du site remonte au XIIIème siècle lorsque les moines de Prémontrés vinrent s’établir en Bretagne où ils édifièrent l’abbaye de Beauport. Dès la création en 1015 de la paroisse de Goudelin, les moines blancs de l’abbaye exerçaient le ministère pastoral alternativement avec les abbés de Baulieu, les uns desservant l’église du bourg dédiée à Saint-Pierre, les autres se chargeant de la chapelle Notre-Dame de l’Isle. Dès 1183, un moine de Beauport s’installa à l’Isle où se situait un petit oratoire dédié à la Vierge. Les moines de Beauport entreprirent alors la construction d’une chapelle ornée d’un magnifique clocher. La  chapelle fut vendue comme bien  national à la Révolution. Elle fut réouverte  par les sept acquéreurs qui se partageaient le fruit des offrandes laissées par les pèlerins. L’évêché de Saint-Brieuc mit fin à ses désordres en rachetant la part de deux des propriétaires, trois autres en faisant  don, et les deux derniers laissant faire la chose sans aucune contestation.  A l’intérieur de la chapelle se trouve outre la statue de Notre-Dame de l’Isle, une représentation de Saint-Eloi accompagné d’un marteau et  d’une  enclume.

 

Il est le protecteur des chevaux et le Saint-Patron des forgerons. La chapelle subit au cours des siècles différentes restaurations, celle des murs extérieurs  remontant à 1849,  a été réalisée en pierre de tuffeau provenant des carrières de Gueudet.

Près de la chapelle coule une source intarissable dont l’origine remonterait à la nuit des temps. Elle présente un mur pignon, surmonté d’une fleur de lys,  dont les versants tombent jusqu’à terre avec des murets d’enclos. L’ouverture en ogive abrite une statue de Notre-Dame de l’Isle . Cet édifice était tombé un peu dans l’oubli mais en 1991, une équipe de bénévoles a magnifiquement remis en valeur la fontaine. La commune quant à elle a réalisé l’aménagement du site. Le Pardon de Notre-Dame de l’Isle se déroule traditionnellement le deuxième dimanche de Juillet sur trois jours, dans la chapelle un panneau accompagné de photo nous décrit le déroulement de ces trois journées :

« La fête religieuse qui, autrefois débutait par une procession (de l’église paroissiale à la chapelle), commence vers 21 heures par une veillée à la chapelle (veillées de prières ou concert spirituel) se poursuit par une messe solennelle. Vient ensuite la  procession aux flambeaux qui conduira les pèlerins face à la chapelle pour assister au feu d’artifice offert par la municipalité.

Après le bouquet final, se déroule une attachante et curieuse cérémonie (dont l’origine remonte à la nuit des temps) : du balcon du clocher, un Ange portant une torche enflammées, descend sur un petit téléphérique jusqu’au sol (après un parcours d’une centaine de mètres) . Le célébrant  ‘le »Pardonneur » ‘ et le Maire accueillent «  l’Ange Pyrophore » et allument des torches au contact du « feu venu du ciel ».

Puis tandis que le « Messager du feu » remonte vers le clocher, le « Pardonneur » et le Maire suivis de la foule, vont « faire passer » le feu au « Tantad » constitué de fagots confectionnés dans la journée de samedi par des équipes de volontaires. Le « Magnificat » chaté au pied du bûcher  clôture la fête religieuse du soir. Suit la fête populaire tout près du Tantad.

Le dimanche messe solennelle à la chapelle et fête foraine tout l’après midi et la soirée.

Le journée du lundi est consacrée à Saint-Eloi et à ses protégés, les chevaux. Avant la bénédiction de ceux-ci se déroule une scène fort pittoresque : conduits par leurs cavaliers, les chevaux vont se baigner, dans la pièce d’eau dite « l’étang », contigüe à la chapelle. C’est, bien entendu, l’occasion de joyeuses éclaboussures dont les badauds font parfois les frais. Le Pardon de Notre-Dame de l’Isle est l’occasion de « mettre en commun » toutes les bonnes volontés ».