La Fontaine Saint-Clair
La Fontaine Saint-Clair
Photos prises en Mai 2011

 

La Fontaine Saint-Clair de Colleville-sur-Mer

 

Colleville-sur-Mer a des origines vikings, de l’anthroponyme scandinave Kolil et du latin Villal « domaine » . «Collevilla » est cité en 1269. Il a été retrouvé sur le territoire de la commune les traces d’un château qui fut rasé par les Anglais, ainsi que plusieurs autres durant la guerre de 100 ans. On voit encore aujourd’hui les débris des assises des grands murs de fortification. Le chemin creux qui conduit à la mer a été construit à l’Est de ces ruines moyennant force remblais dans une partie des fossés du château.

La Fontaine Saint-Clair surprend par la finesse et la richesse de son ornementation. La façade est ornée d’une fenêtre à meneau. La source est protégée par un triangle sculpté enchâssé (peut-être un ancien fronton) entre les deux murs latéraux et posé sur trois petits murets entre lesquels coule la source. Au fond la niche orpheline de sa statue qui devait être une représentation de Saint-Clair, car sous la stèle, ravagée par le temps se devine deux bras tenant une tête. L’eau de cette fontaine avait semble-t-il le pouvoir de guérir les maladies oculaires et la cécité, c’était un important lieu de pèlerinage où l’on venait en procession ou en famille.

Né en 845 à Olchestria (Angleterre), Guillaume, dont le père Edouard tenait à la cour le second rang après le roi d’Angleterre, lui inculqua une éducation religieuse qui fut à la base de sa consécration à Dieu. Il se dérobe à un mariage arrangé par son père, il entend la voie de Dieu qui lui dit : “Guillaume, Guillaume, sors de ton pays et va en Neustrie pour y être tout à moi” , ce dernier traverse la Manche et débarque dans le nord Cotentin vers 866. Pour échapper à la poursuite de sa famille et de sa promise, il change son nom en celui de Clair. S’enfonçant dans une forêt, il s’établit à Nacqueville. Un de ses serviteurs s’étant blessé en coupant du bois, Clair le guérit par ses prières. Craignant alors une trop grande notoriété par ce miracle accompli, il partit en l’abbaye de Malduin (maudin) sous la protection de l’abbé Odobert. Admirant la sainteté de son disciple, l’abbé le décida à recevoir les saints ordres. Un jour une femme, riche et puissante, jette son dévolu sur ce jeune moine. Clair qui a deviné ses intentions prend de nouveau la fuite. Il erre 12 ans en Neustrie puis s’installe à Velacassum où il édifie un ermitage. Seulement, la femme, frustrée dans ses désirs, ne l’avait pas oublié. Un jour de novembre 884, Clair fait la rencontre de deux hommes qui lui demandent “Connais-tu un dénommé Clair ?” ce à quoi il répond par la négative avant de se raviser. Les deux hommes, en fait deux meurtriers à la solde de sa prétendante, font volte face et lui tranchent la tête. S’accomplit alors un miracle qui mit les meurtriers en fuite, Clair prenant sa tête à deux mains alla la plonger dans l’eau de la fontaine, puis il se rendit à son oratoire. De là, il alla à l’église et se couchant à gauche de l’autel y marqua le lieu de sa sépulture.

 

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