La Fontaine Saint-Eloi
La Fontaine Saint-Eloi
Photos prises en mars 2017

 

 

La Fontaine Saint-Eloi de Louargat

 

Le hameau de Saint-Eloi et sa chapelle, trêve de Louargat,   relevait de la commanderie du Palacret, ancienne seigneurie ecclésiastique de Saint-Laurent appartenant aux Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Une foire s’y tenait tous les mois et les commandeurs y avaient fait construire une halle le long du cimetière. Le 9 Vendémiaire an IV, la chapelle fut acquise par Marc Denoual. Le village fut érigé en paroisse par ordonnance du 15 septembre 1874. L’église ayant remplacé l’ancien édifice religieux a été édifiée entre 1895 et 1897, elle est l’œuvre de l’architecte Le Guerranic et de l’entreprise Marzin de Louargat. Elle a été en partie financée par une souscription et sur les fonds propres de l’abbé Pastol vicaire de la paroisse. Une fontaine sous le vocable de Saint-Eloi est associée à cette église.

Jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale le Pardon se déroulait le premier dimanche de Juillet. Un panneau installé près de la fontaine nous indique le rituel qui existait à cette fontaine au XVIIème siècle :

« Sorti de l’église, le pèlerin va prendre son cheval et se rend avec lui à la fontaine où il ne doit jamais descendre. L’eau est puisée dans la fontaine, par des indigents de la localité, dans des écuelles qu’ils remettent au pèlerin. Avec cette eau, le pèlerin asperge la tête, l’encolure, les côtés et la croupe de son cheval. Le plus souvent, il prend une seconde écuellée qu’il met dans une bouteille pour emporter à la maison. Pour ses services, il remet à l’indigent de dix à cinquante centimes, suivant sa générosité. Le lendemain, lundi, jour de foire, il y a encore une grande quantité de pèlerins qui agissent exactement comme ceux de la veille.

Depuis cette époque, le nombre de pèlerins, et surtout celui des chevaux amenés à Saint-Eloi à l’occasion du Pardon, a bien diminué. Vers 1900, on se contentait d’amener un cheval de chaque maison, attelé à un char-à-bancs. Peu de temps après, un même char-à-bancs amenait les gens de tout un village, et chacun ramenait sa bouteille d’eau.

En dehors du Pardon, tous les lundis sont jours de pèlerinage à Saint-Eloi, et l’on y va surtout pour demander la guérison des chevaux malades. Le plus souvent dans ce cas, les propriétaires des animaux ne font pas le voyage, ils envoient par procuration une personne, généralement une femme âgée qui fait métier de faire les pèlerinages sur commande, aussi bien pour demander la guérison des gens que des bêtes. Cette personne se reconnaît sur la route à ce qu’elle tient en main un bâton de bois vert complètement pelé, c’est-à-dire blanc, si elle fait pèlerinage pour un homme. Si au contraire le pèlerinage est pour un cheval, elle enlève simplement une bande d’écorce en spirale de haut en bas du bâton.

Cette personne se rend à la chapelle Saint-Eloi ; dans son invocation, elle donne au Saint le nom de la bête malade qu’il doit guérir ; puis met son obole dans le tronc cette fois. Elle se rend ensuite à la fontaine, et dans une bouteille, ramène l’eau qui aussitôt arrivée à la ferme, servira en partie à asperger le malade, le reste étant ajouté à ses barbotages.

Dans toute la région, à 12 kms à la ronde, lorsqu’un cheval mourrait on le déferrait ; les crins de la queue étaient coupés ; le tout était mis dans un sac que le propriétaire portait à Saint-Eloi et déposait dans l’église à l’endroit affecté à cet effet.

 

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