La Fontaine Saint-Grégoire
La Fontaine Saint-Grégoire
Photos prises en septembre 2010

 

La Fontaine Saint-Grégoire de Sainte-Magance

 

Sainte-Magnance, le nom de la commune est lié à une bien jolie légende : Germain, devient évêque d’Auxerre pendant trente années de 418 à 448, sa popularité ne cessera pas de croître et sa renommée de grandir avec l’image d’un homme juste et bon, soucieux de soutenir les plus nécessiteux. On lui prête également de nombreux miracles, tout au long des voyages qu’il a entrepris. En 448 il se rend en Italie, à Ravenne, en tant que médiateur du Peuple d’Armorique (en révolte contre les fonctionnaires Romains) auprès de l’Empereur Valentinien, c’est à ce moment que la mort va le frapper. Il avait émis le souhait que son corps soit ramené dans son pays natal d’Auxerre. Pour répondre à ce vœu cinq jeunes filles seront désignées pour accompagner la « dépouille embaumée » de Saint Germain vers sa dernière demeure : Maxime, Camille, Parcaire, Pallaye et Magnance. Tout au long du chemin des pèlerins se relayeront pour remettre en état les chemins et les ponts afin de faciliter l’avancée du cortège funèbre.

La plus fragile des jeunes filles, Magnance, après avoir souffert lors la traversée des Alpes tombe malade à quelques journées de marche seulement du but. Elle mourra au bord de la route en suppliant ses compagnes de la mettre en terre là où elle se trouve et de continuer le voyage vers Auxerre. On n’entendra plus parler de Magnance pendant un siècle et demi, le lieu où son corps a été enseveli étant resté inconnu, bien que situé par les érudits aux environs du village de Saint-Pierre-sous-Cordois. Mais la légende se poursuit, au VIIème siècle un pèlerin en quête d’un endroit pour dormir, s’allonge à l’endroit même où Magnance reposait. Pendant la nuit, il fait le rêve qu’un serpent sort du squelette de la tête du cheval sur lequel il a posé sa tête et essaye de s’introduire dans sa bouche.

Il se réveille, pris de panique, alors il voit deux jeunes filles qui se présentent comme Magnance et Pallaye et le rassurent en lui disant que le serpent avait pris la fuite et qu’elles venaient de le réveiller pour lui sauver la vie. Le lendemain, l’homme se rend au village tout proche de Saint-Pierre-sous-Cordois et raconte son histoire. On croit au miracle, et après avoir creusé à l’endroit indiqué par le pèlerin, on découvre le squelette d’une femme que l’on transporte au village. C’est ainsi que ce dernier pris le nom de Sainte-Magnance (extrait des archives locales). L’ église abritait les ossements de la sainte.

Saint-Grégoire a vécu au VIème siècle, et s’est beaucoup dévoué auprès de pestiférés et de miséreux. Elu Pape en 590, il a jusqu’à sa mort en 604 réorganisé l’église romaine, d’où son surnom de Grégoire le Grand. Au cœur des bois du Mont Perroux, sur la commune de Sainte-Magnance, une chapelle perpétue le dévouement de Saint-Grégoire, invoqué contre les épidémies du bétail. La Chapelle date de 1746 et a été construite par l’entrepreneur Jean Guibier et grâce à la générosité de Jacques Cretieney et de sa femme. L’édifice de facture très simple a été restaurée en 1977. A proximité de la chapelle une source dédiée à Saint-Grégoire donnait lieu le 12 mars, jour de sa fête à un pèlerinage très populaire car il était sensé protéger de la peste bovine. La fontaine de dévotion était à l’origine simplement entourée d’une margelle monolithe rectangulaire. En 1773 est élève un édicule en pierre de taille couvert d’un toit à deux pans et d’une voûte en berceau. A l’intérieur, une niche dans le mur postérieur de l’édifice accueille une statue de la Vierge à l’Enfant. Lors de la cérémonie, le prêtre bénissait l’eau que venait puiser les pèlerins, l’afflux de ceux-ci devait être important, la margelle creusée par leur rituel en atteste.

 

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