Photos prises en mars 2017

 

 

La Fontaine Saint-Roch de Lannion

 

Il existe en Bretagne entre le XIVème et le XVIIIème siècle une famille noble du nom de Lannion, au XVIIème siècle elle prétendit, ou on prétendit pour elle la faire descendre de la première maison de Penthièvre, la plus antique branche de la famille ducale de Bretagne. Les historiens toutefois ne sont pas tous d’accord sur cet élément. Des écrits font mention de Briant de Lannion vivant en 1352. Début du XVIème siècle le protestantisme gagne les régions françaises. De 1562 à 1593 huit guerres déchirent le royaume de France. Protestants, catholiques, royaux, alliés anglais, espagnols, mercenaires suisses et allemands s’entretuent. La puissante famille de Guise prend la tête du parti catholique qui se regroupe en 1576, à Péronne en Picardie, une « sainte Ligue » .Le duc de Mercoeur est gouverneur de Bretagne depuis 1582. Beau frère d’Henri III, sa femme est l’héritière de la Bretagne par les Panthièvre, restera fidèle au roi jusqu’en 1589 année de l’assassinat de ce dernier par un moine ligueur. Il rejoint ensuite les ligueurs et crée son parlement à Nantes. Le 6 novembre 1589 les ligueurs prennent la ville de Lannion, puis ce sont les Espagnols alliés des ligueurs qui prennent possession de la cité et en brûlent les deux tiers.

Sur le territoire de la commune, il existe une chapelle Saint-Roch qui aurait été édifiée par les seigneurs de Cruguil. Dans les années 1970 la ville s’étant développée, la chapelle devint église paroissiale pour le nouveau quartier, jusqu’au 20 décembre 1983 où elle fut en partie détruite par un incendie. Elle était devenue trop petite et un nouvel édifice religieux était en réalisation, il fut inauguré en 1985. La chapelle classée Monument Historique depuis 1930 a été restaurée et depuis 2004 elle a été confiée par convention à la paroisse Sainte-Anne pour le culte orthodoxe. Associée à cette chapelle une fontaine se dissimule dans la végétation du chemin prenant naissance rue de Roz-an-Dour. Elle aurait été réalisée au XVIème siècle à la demande des comtes de Lannion. Le petit pignon avec fronton triangulaire est orné d’une sculpture érodée par le temps. La niche en plein cintre n’abrite plus de statue. Annuellement elle faisait l’objet d’une procession vers ce saint protecteur de la peste. Elle a bénéficié de deux restaurations en 1969 et 1985.