Les Cinq Fontaines de Clérin
Les Cinq Fontaines de Clérin
Photos prises en juin 2006

 

 

Les Cinq Fontaines de Clérin de Saint-Clet

 

Trois siècles avant notre ère, les Celtes construisirent à Kerglaz une enceinte fortifiée ou deux de leurs chefs furent ensevelis sur des “tumulus”. Les prêtres de cette époque, les druides à l’abri de cette forteresse, s’occupèrent d’instruire une élite, construisirent un temple, et ainsi, Clérin, devint un centre religieux.

Les Romains rasèrent la forteresse ainsi que le sanctuaire des druides, et pour tenir le pays en main, ils firent passer par Kermorvan une voie romaine. Mais Clérin resta terre sacrée. On finit même par voir des soldats romains venir auprès de ses fontaines pour s’attirer les faveurs des divinités druidiques.

Puis ce fut l’arrivée des Bretons d’Outre-Manche au 5 et 6ème siècles avec leurs moines : des hommes rudes qui devinrent nos Saints. Ils ne s’attaquaient pas de face aux coutumes barbares, aux traditions déconcertantes, aux monuments païens, aux fontaines magiques, autour desquels évoluait le druidisme : on les aurait chassés. Aussi, ils les christianisèrent et Clérin avec ses fontaines allait devenir un centre de pèlerinage chrétien. Une chapelle fut construite, dédiée à la Mère de Dieu, détruite à plusieurs reprises, elle est toujours présente et très bien restaurée.

Derrière la chapelle, les cinq fontaines sont un lieu de pèlerinage. La plus imposante est celle de Notre-Dame de Clérin. A sa droite, un peu en retrait, la fontaine de St-Cado (ou Cadéo) fils de Gladux et de Gontreroi (du Pays de Galles), il fuit le pouvoir auquel l’appelle sa naissance pour se livrer à la contemplation en compagnie de St-Gildas. Il fonde le monastère de Lancorvan. Il traverse la Manche et s’installe sur une île près de Vannes, pour fuir les pirates, il se fixe en Italie à Benevent dont il devient l’évêque. Il sera massacré dans son église par les barbares. St-Cado est le Saint Patron des combattants.

A gauche de la fontaine de Notre-Dame, celle de St-Eloi, patron des bijoutiers, qui lui aussi a sa légende : vers 600, le Roi Clotaire II désirant un fauteuil d’or, fit remettre à un jeune orfèvre, Eloi, dont la renommée était déjà incontestée, une quantité d’or pour exécuter un travail. Eloi remit donc au Roi un fauteuil d’or bien ciselé. Au moment de recueillir le prix de sa peine, Eloi présenta au souverain un second fauteuil tiré du même lingot. Cette belle preuve de talent et de conscience professionnelle devait faire d’Eloi un modèle vénéré entre tous.

Devant et légèrement à gauche de celle de St-Eloi, la fontaine dédiée à St-Blaise qui fût évêque de Sébaste en Arménie (aujourd’hui Rivas en Turquie). Il fut capturé par les soldats de l’empereur romain Tricliniums et jeté en prison où il fit des miracles. Il aurait été écorché vif avant d’être décapité en 316. Patron des cardeurs, des drapiers, des éleveurs, des meuniers, des tisserands, des tailleurs de pierre, il est invoqué contre les maux de gorge et les goitres, pour avoir guéri un enfant qui s’était étranglé avec une arête.

A l’écart des quatre autres, et implantée dans un sens différent, se trouve la fontaine de St-Antoine. La légende veut que ce Saint, partit en Espagne pour guérir la Reine atteinte d’un mal mystérieux. A la sortie du palais, il sentit qu’on le tirait par sa robe de bure; il se retourna et à son étonnement, vit une énorme truie lui présentant un porcelet difforme et aveugle. St-Antoine toucha le porcelet et celui-ci fut guéri. Dès lors, il suivit le bon saint jusque dans sa retraite au milieu des bois et ne le quitta jamais. Une petite plaque avec son nom, remplace la statue du Saint.

L’eau de ces fontaines aurait le don de soigner les yeux et la peau.

Nous remercions Monsieur le Maire de SAINT-CLET, pour l’importante documentation qu’il nous a aimablement fournie.

 

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