COLOMBE DE BOIS


C’est principalement dans la vallée d’Abondance et aussi sur le Pays de Gavot que l’on fabrique toujours ces oiseaux de bois au plumage déployé. Pour sculpter une colombe, il faut débiter deux parallélépipèdes de bois de dimensions équivalentes l’un pour la tête, le corps et la queue, l’autre pour les ailes. Ensuite, le corps et la tête sont taillés grossièrement, ainsi que la mortaise destinée à recevoir le bloc des ailes. Au tiers ou à la moitié du corps, une encoche est réalisée pour fixer la queue. D’autres encoches sont alors pratiquées dans le bloc constituant la queue pour déterminer le dessin des plumes. Les encoches terminées, il faut refendre le bois en lamelles pour la réalisation des plumes. Enfin, il faut déployer les lamelles en éventail, les imbriquant les unes dans les autres, grâce aux encoches. Les ailes seront travaillées de la même manière avec une mortaise par en dessous pour l’assemblage à mi-bois. Pour les ailes existent deux méthodes pour les déployer, l’une ancienne, dite « en croix », l’autre méthode consiste à emboîter les lamelles à partir d’une lamelle extrême (supérieure ou inférieure), toujours du même côté, créant ainsi un mouvement ascendant ou descendant. Enfin, les deux morceaux de bois sont emboîtés l’un dans l’autre. L’oiseau était autrefois sculpté par les bergers dans les alpages en gardant les troupeaux ou lors des veillées en hiver. Cette colombe étaient placée à l’intérieur des chalets, suspendue près de la cheminée, dans la cuisine ou dans la pièce commune. Elle était considérée comme porte-bonheur. Aujourd’hui, elle garde sa fonction, mais devient un élément décoratif.