La Fontaine Lavoir du Pré Buzeau
La Fontaine Lavoir du Pré Buzeau
Photos prises en mars 2010

 

La Fontaine Lavoir du Pré Buzeau Le Noyer

 

Le Noyer, le nom du village viendrait du nom de l’arbre dans lequel une statue de la vierge aurait été retrouvée en 1450 par un bûcheron qui se préparait à l’abattre. La châtelaine de Boucard aurait fait transporter à plusieurs reprises la statue dans la chapelle du château et à chaque fois celle-ci était retrouvée à l’endroit de son apparition. Il fut décidé d’édifier une chapelle en l’honneur de Notre-Dame du Noyer.

Le panneau figurant près de l’édifice nous raconte l’histoire du lavoir de Pré Buzeau appelé aussi “Crôt Buseau” : ” Dès 1926, la commune inscrit alors à son budget les sommes nécessaires à la construction d’un nouveau lavoir en raison du faible “débit de la source de l’ancien” situé juste en face du lavoir actuel. La réalisation prendra du temps. En février 1927, un terrain est cédé gracieusement par Monsieur Compoint aussi “après avoir ouï l’exposé du Maire”, le Conseil approuve devis, plan et cahier des charges. Mais en août de la même année le projet est annulé au motif que ” Malgré les fouilles effectuées, aucune nouvelle source n’a été trouvée”, on en reste là pendant 27 ans.
En juin 1953, la question du lavoir remonte en surface. La commune achète à Monsieur Isidore Champault un are du Pré Buzeau. Il s’agit de la même parcelle que pour le projet de 1927. En juillet 1954, le Conseil Municipal demande une subvention ” la plus large possible, pour aider la commune dans cette dépense un peu lourde vu l’état des finances et l’utilité du lavoir comme complément de réserve incendie. On ne trouve aucune trace de l’inauguration de ce lavoir. Il a pourtant bel et bien été construit au Pré Buzeau et a été utilisé pendant plus qu’un quart de siècle. Aujourd’hui, alors qu’aucune lavandière ne vient plus battre son linge, la commune conserve là son complément de réserve d’incendie.

L’eau y coule en permanence, grâce à la canalisation passant sous la chaussée et apportant l’eau de la source située de l’autre côté. Le site est régulièrement décoré et fleuri par les soins d’un descendant de l’ancien propriétaire”.

Sur le côté du bassin sont disposés : une lessiveuse, un battoir et une caisse à laver. Ce lavoir fait parti du circuit “des contes et légendes de nos lavoirs en pays Sancerre Sologne”. Dans son livre “Légendes et curiosités des métiers” édité en 1894, Paul Serbillot narre le conte suivant :
“On raconte que les lavandières furent punies de leur médisance. Un jour des femmes occupées à laver, voyant venir de loin sur un petit cheval un vieux médecin, qui passait pour sorcier, se mirent à gloser à l’envi sur son compte, et les quolibets pleuvaient sur lui, aussi drus que les coups de battoir sur le linge. Les commères ne pensaient pas être entendues du vieux sorcier, mais son oreille était malgré la distance, tout près de leurs lèvres, et il n’avait pas perdu un mot de leur édifiante conversation. “Bonjour, braves femmes, leur dit-il en passant, vous faites de bonne besogne, courage”. A peine s’était-il éloigné, que saisie d’une fureur subite, elles se mirent à s’injurier réciproquement, puis des paroles passant aux actes, elles se prirent aux coiffes et s’aspergèrent à l’aide de leurs battoirs et de leurs tors de linge. Ce furent ensuite de folles gambades au beau milieu du lavoir dont l’eau, soulevée par leur sarabande et leurs battoirs, les inondait comme un véritable déluge. Elles auraient bien voulu s’arrêter, mais leurs pieds trépignaient malgré elles, leurs mains puisaient dans l’eau et se la lançaient au visage. Heureusement pour elles, le médecin sorcier revint. ” Assez travaillé, allez vous reposer, maintenant, vous l’avez bien mérité” leur dit-il avec un sourire goguenard. Ruisselantes et toutes grelottantes de froid, elles purent alors regagner leurs foyers.

 

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