La Fontaine Saint-Bonifet de La Puye
Autrefois il existait à la Puye, un prieuré au hameau Saint-Bonifet dont le nom pourrait être une déformation régionale du prénom Boniface, car il n’existe pas de Saint sous le patronyme de Bonifet. Près d’une grande ferme, dans un champ se dresse un magnifique dôme à toiture en écaille de pierres reposant sur quatre colonnes. Sous cet édifice surprenant au milieu d’un champ, une source protégée par une plaque dont l’eau coule en contrebas, quelques mètre plus loin, dans un bassin demi lune. La composition de l’eau de cette source se rapproche de celle de la Roche-Posay. Toutefois étant fortement calcaire, des concrétions se sont formées à son embouchure, un tuyau les traverse et passe au dessus du bassin afin de permettre aux visiteurs de s’approvisionner. Les propriétaires des lieux très prévenants ont installé auprès de cette source une table sur laquelle sont posés plusieurs verres à destination des personnes désireuses de s’abreuver.
Jusqu’au XIXème siècle, les pèlerins venaient requérir à Saint-Bonifet pour la guérison des fièvres paludéennes, puis à la fin du deuxième quart du XXème siècle ce Saint fut invoqué contre la sécheresse. Après la rituelle procession et la bénédiction, il était parait-il d’usage d’asperger le prêtre en prenant l’eau avec ses mains ou éventuellement son chapeau. Des cérémonies se sont encore déroulées sur ce site dans les années 1990 afin d’implorer la fin de la sécheresse. Cette source qui ne tarit jamais a pour origine une légende qui s’est transmise au cours des siècles et qui serait la suivante :
“Un ermite âgé passant dans la région de La Puye se serait arrêté au hameau de Paizay pour quémander de l’eau, celle-ci lui fut refusée. Le vieil homme mécontent lança son bâton en l’air et annonça qu’il n’y aurait plus jamais d’eau en ce lieu”. C’est depuis ce temps que Paizay serait devenu Paizay-le-Sec.” Poursuivant son voyage l’ermite s’arrêta quelques kilomètres plus loin à l’endroit ou s’élevait autrefois un prieuré fontevriste, fondé au XIIème siècle, et réitéra sa demande. De l’eau lui fut offerte, le vieil homme lança à nouveau son bâton et dit : “La où il tombera jamais il ne manquera d’eau”. La source Saint-Bonifet depuis ce jour coule en abondance et personne ne l’a jamais connue à sec.