La Fontaine Saint-Eutrope
La Fontaine Saint-Eutrope
Photos prises en juin 2009

 

 

La Fontaine Saint-Eutrope Les-Salles-Lavauguyon

 

Localisée près de l’église et du prieuré, cette Bonne Fontaine, liée au culte de Saint-Eutrope est d’origine très ancienne. Cette source fut christianisée au Moyen-Âge, mais comme le laisse supposer une tête de statue en calcaire, symbolisant un dieu du panthéon gallo-romain inséré dans la maçonnerie de l’un des piliers de la façade de l’église, elle était déjà connue à cette époque. Sur la gauche, au bas de quelques marches, dans une excavation du sol, se situe la fontaine entourée d’une petite margelle de pierre. Dans le coin une perche prolongée par un récipient en métal permet de puiser l’eau dans cette source. Sur le côté droit de l’escalier une cavité emplie d’eau n’est pas liée à la fontaine Saint-Eutrope et n’a aucun pouvoir guérisseur.

Jadis il y avait foule à la fête de St-Eutrope, les pèlerins venant du Limousin, de l’Angoumois, du Périgord, s’y rendaient particulièrement pour la guérison des rhumatismes. Le rite qui devait être respecté était le suivant : “A l église, le malade ou son mandataire devait demander un évangile, puis devant le saint ou les saints invoqués, il fallait allumer un cierge. Enfin on touchait les autels et les statues que l’on essuyait avec un linge apporté dans ce but. Ensuite le malade se rendait à la fontaine, pour y boire et laver ses membres endoloris, il remplit un récipient de cette eau et repart plein d’espoir. De retour à son domicile, il boit de l’eau, seule ou mélangée à une tisane, et fait des ablutions sur les parties de son corps où il ressent des douleurs”. Elle est encore l’objet de dévotions que viennent y faire individuellement les malades.

En 1938 l’Abbé Guy narre l’anecdote suivante remontant à 1906 : “Un habitant de Chabanais avait tout tenté pour guérir de douleurs rhumatismales qui le paralysaient chaque jour d’avantage. Parents et amis le pressaient de recourir à la Fontaine de Saint-Eutrope ; mais lui, qui ne croyait ‘ni Dieu, ni Diable’ refusait obstinément. Cependant le mal empirait tant qu’enfin le malade dit un jour : ‘J’y vais; si ça ne me fait pas de bien, ça ne me fera pas de mal’. Il se fit donc conduire aux Salles-Lavauguyon, il y fit consciencieusement sa dévotion, et, chose étrange, il en rapporta la guérison de son infirmité et de son incrédulité” (extrait du livre guérir en Limousin d’Hélène Colin).

On ne peut évoquer la cité sans parler de son église. Aymeric III, vicomte de Rochechouart, fit ériger celle des Salles afin d’assurer le salut de son âme et des siens. En 1075, l’église et ses dépendances furent données au chapitre de Saint-Junien. En 1227, le prieur devint indépendant de l’autorité des chanoines de Saint-Junien. Durant cinq siècles, les religieux se succèderont jusqu’au XVIIIe siècle, époque à laquelle le prieuré devient le presbytère.

Ce Chef d’oeuvre de l’art roman limousin très délabré fut reconnu lieu très important et classé à l’inventaire des Monuments Historiques, ce qui permit sa réfection. Des campagnes de restauration sont encore en cours, puisqu’entre 1950 et 1953 l’abbé Fernand Combette, qui fut curé aux Salles de 1947 à 1954 découvre sous le plâtre recouvrant les murs, des fresques romanes parmi les plus belles d’Europe.

 

 

A Nicole et Jean, nous devons la découverte de ce site du Limousin.

 

Revenir à la ville