La Fontaine Saint-Gandolphe de Lautenbach
Un établissement monastique fondé avant 740 près d’une rivière bruyante : Lauten-Bach, est à l’origine du village de Lautenbach alors qu’une ferme d’élevage : Schweig-Hof, de ce même monastère a été l’embryon du village de Schweighouse. Ces deux villages constituent aujourd’hui la commune de Lautenbach.
A Schweighouse se trouve un lieu de pèlerinage dédié à Saint-Gandolphe (appelé aussi Gendulphe, Gendulfe, Gandouffe etc…). Le culte de ce saint a été introduit par le Chapitre de Lautenbach, peut-être en remplacement d’un ancien culte païen des sources. La chapelle située non loin de la fontaine date de 1446 et fut ravagée par un incendie en 1892. Sur les murs lavés par les pluies apparaissent des peintures du 15ème siècle. Restaurées en 1894, ces fresques décrivent la vie de Saint-Gandolphe.
La fontaine est surmontée d’une statue grandeur nature à l’effigie du saint qui est invoqué pour la guérison des panaris, mais surtout pour la paix des ménages.
Gandolphe, chevalier bourguignon, en âge de se marier, épouse Ganéa, fille de haute noblesse mais de petite vertu. Appelé dans les armées par Pépin le Bref, quand il revient chez lui, il apprend les infidélités de sa femme. Comme elle nie les faits, il décide de lui faire subir l’épreuve du jugement de Dieu. Il la conduit près d’une fontaine et lui ordonne de tremper son bras dans l’eau et de retirer un caillou qui se trouve au fond. Mais à peine a-t-elle plongé son bras, qu’elle pousse un hurlement de douleur : ses chairs sont carbonisées. Gandolphe laisse sa femme dans son château et se retire à 10 kilomètres de Varennes-sur-Amance où il mène une vie de piété. L’épouse infidèle ne lui ayant pas pardonné l’humiliation subie, le fait assassiner par son amant le 11 mai 760.
Tout de suite sa mémoire est vénérée, il devient le martyr de la fidélité conjugale et le saint protecteur des liens sacrés du mariage. Ses reliques sont déposées à Langres. Les pèlerins qui assistent à la fête de Saint-Gandolphe le premier dimanche du mois de mai sont moins nombreux que dans les années qui ont précédé la seconde Guerre Mondiale. Mais on y vend toujours des coucous de Saint-Gandolphe, sifflets traditionnels en porterie, qui imitent le chant du coucou, cet oiseau qui pond ses oeufs dans le nid des autres.