Edgar QUINET


Né le 17 février 1803 à Bourg-en-Bresse est décédé à Paris le 27 mars 1875, il est inhumé au cimetière Montparnasse à Paris. Son père voulait qu’il quitte rapidement l’école pour aller dans l’armée, voire dans les affaires, mais le jeune Edgar Quinet était attiré par la littérature, il finit par avoir gain de cause.
Sa première publication, les Tablettes du juif errant, est parue en 1823. Il travaille essentiellement comme traducteur, historien et enseignant. Il traduit tout d’abord le texte allemand “L’idée sur la philosophie de l’histoire et de l’humanité” de Herder, en 1825. Il participe en 1829 à la mission d’exploration scientifique en Grèce, à son retour il publie : La Grèce Moderne, puis en 1833 un poème en prose, Ahasverus. En 1841, il est nommé au Collège de France où est créée pour lui une chaire des langues et littératures de l’Europe méridionale. Il n’y restera que quatre ans. Par son cours sur le rôle néfaste des Jésuites en Europe du Sud, il provoque la colère du Clergé. Il est révoqué en même temps que Michelet et pour les mêmes raisons. Il ne retrouvera sa chaire qu’en 1848.
Edgard Quinet, républicain convaincu, participe en février 1848, à la campagne des banquets au côté d’autres universitaires de renom, comme Michelet. Avec l’avènement de la IIe République, il se fait élire député de l’Ain à la Constituante de 1848, puis réélire en 1849. Hostile aux insurrections des Journées de Juin 1848, il reste néanmoins opposé aux monarchistes et aux bonapartistes qui réclament l’ordre.

Suite au coup d’État du 2 décembre 1851 de Louis Napoléon Bonaparte, il pense alors pouvoir lutter, mais lorsque son collègue Alphonse Baudin, lui aussi député de l’Ain est tué sur les barricades le 3 décembre 1851, il comprend que la résistance est inutile. Comme Victor Hugo et d’autres écrivains engagés il doit s’exiler. Malgré l’amnistie accordée par Napoléon III en 1859, il refuse de rentrer en France. La ville suisse de Genève le reconnait alors en tant que champion de la liberté et lui offre une chaire de philosophie morale, en 1868.Il est lu, passionnément, par Jean Jaurès ou encore Jules Ferry, malgré la censure. Il devient la conscience du républicain grâce à ses publications, en particulier La Révolution, dont l’édition française est écoulée en six jours en 1865. De retour d’exil en 1870, il se présente aux élections du 10 septembre 1870 dans le département de l’Ain, mais il n’est pas élu. En revanche, il termine cinquième à Paris derrière Louis Blanc, Victor Hugo, Giuseppe Garibaldi (qui n’était même pas candidat) et Léon Gambetta. Il s’oppose régulièrement, par des discours et des écrits, à la politique d’Adolphe Thiers. Il rejette violemment ce qu’il appelle « la République sans républicains ». Il meurt en 1875, juste avant les lois constitutionnelles de 1875, points d’encrage définitif de la république
Edgar Quinet est connu de nombreux écoliers pour une dictée, celle de son texte ”Aucune machine ne vous dispensera d’être un homme”, il met en garde contre la croyance naïve en un progrès des transports mécaniques et des communications que nous n’aurions plus qu’à attendre pour voir arriver le paradis sur Terre. Il met en garde contre le fait que « plus ce progrès se développe, et avec eux les pouvoirs, plus les hommes devront être vigilants à ce que ces pouvoirs ne soient pas tournés contre eux par des personnes inciviques ou malveillantes ». Il cite l’exemple de [[Caligula]] et des magnifiques “voies romaines” qui couvraient tout “l’Empire romain” et ne servaient plus qu’à « acheminer à ses quatre coins les ordres d’un dément ».