Feunten ar Werc’hez de Kerpert
Le patronyme de la localité aurait pour origine le mot « Ker qui signifie « Village » et Per traduction de (Pierre). Sur le territoire de cette commune du pays de Cornouaille, il existait en 1142 l’abbaye Notre-Dame de Koad Malouen, oeuvre des moines de Pluskoad en Bégard première abbaye cistercienne de Bretagne. En 1502 le Pape Alexandre VI confirme l’élection de Jacques de Kerbihan comme abbé, l’abbaye passe alors au « régime de la commende ». Le centre religieux est alors tenu par un ecclésiastique ou un laïc, c’est-à-dire qu’il en perçoit personnellement les revenus, sans toutefois aucune autorité sur la discipline intérieure des moines. Les bénéficiaires trouvent là une source supplémentaire de revenus et en oublient l’entretien des religieux et des bâtiments. Un laïc ayant été nommé à l’abbaye Notre-Dame de Koad Maoulen en 1524, commence alors une longue décadence dont le point culminant est au XVIIIème siècle et qui se terminera le 3 mars 1796 par la mort des deux derniers moines. Il ne reste aujourd’hui qu’une abbatiale du XVIIIème siècle sans toit, et une majestueuse façade surmontée d’un fronton de forme triangulaire, ces ruines sont inscrites à l’inventaire des Monuments Historiques depuis avril 1964.
A la sortie du bourg de Kerpert, en retrait de la route menant au lieu dit Kerlabouat un court sentier mène à la Feunten ar Werc’hez appelée aussi fontaine Notre-Dame ou Fontaine Sainte-Marie. C’est un édifice à mur pignon accompagné de deux bas murets bordant l’eau. Dans la partie haute est incluse une petite niche à voûte sculptée, certaines pierres composant la structure portent des inscriptions en partie dissimulées sous le lichen et érodées par le temps, mais parmi lesquelles on distingue nettement l’épigraphe : Marie. Cette fontaine de dévotion datant du XVIIème siècle avait la réputation d’avoir des vertus curatives et faisait l’objet d’un Pardon annuel. Un lavoir du début du XXème siècle, en partie couvert, est alimenté par la source.