La Fongrande de Duravel
Les Romains avaient installé une “station”, l’un de ces établissements officiels qu’ils implantaient sur les routes stratégiques de l’empire. Du IIème au IVème siècle ladite “station” était référencée sur la “carte de Peutinger” sous le patronyme de Diolindum. La ville fortifiée (dont il reste une partie des murailles) est attestée au XIème et XIIème siècle, elle figure dans les écrits sous le nom de Durivelleris. Pendant le Moyen-Âge l’église romane est édifiée, mais la crypte serait antérieure à cette époque, des motifs carolingiens ayant été retrouvés en ce lieu. Au cours des siècles l’édifice religieux a reçu différentes modifications suites aux dommages subits lors de diverses périodes guerrières de l’histoire. A l’intérieur repose un sarcophage contenant les reliques de Saint-Hilarion, Saint-Poemon, Saint-Agathon, surnommés les “trois Pères du désert”.
Derrière l’hôtel de ville, il existait autrefois des jardins potagers et des vignes, l’espace aujourd’hui a été transformé en parking. Dans un angle de celui-ci coule une fontaine alimentée par un cours d’eau souterrain venant des collines et émergeant à cet endroit. Au Moyen-Âge elle était connue sous le nom de la “Fongrande”. Elle sourd dans une construction monumentale, dont la voûte gothique en berceau brisé date des XIIIème-XIVème siècle. Elle coulait ensuite dans les fossés des fortifications, puis alimentait un ruisseau, ce dernier a été canalisé et recouvert au XXème siècle. Les chevaux venaient boire à cette fontaine dont l’un des bassins a été aménagé en lavoir. En regardant à travers les barreaux de la porte on découvre outre la source, et sa voûte, un volant servant à actionner la vanne permettant de remplir les bassins. Le site était très fréquenté par les habitants, puis délaissé lors de l’installation de l’adduction d’eau. Restauré avec soin il nous rappelle que la “Fongrande” était indispensable à la vie du pays.