La Fontaine Cour de l’Hôtel de Ville
La Fontaine Cour de l’Hôtel de Ville
Photos prises en juin 2019

 

 

La Fontaine Cour de l’Hôtel de Ville de Toul

 

A la tête du plus grand diocèse de la chrétienté, les évêques de Toul se devaient de construire une résidence représentative de leur rang. En 1735 Monseigneur Scipion-Jérôme Bégon fait appel au frère prémontré de Rangéval, Nicolas Pierson  connu pour avoir conçu les plans de plusieurs abbayes ainsi qu’au maître d’œuvre Dominique Charpy pour la réalisation de l’évêché qui sera achevé en 1754. En 1791 le bâtiment est confisqué à l’évêque Monseigneur Xavier des Michels de Champorcin, puis acheté  par la ville de Toul pour y installer l’hôtel de ville, la sous-préfecture et le tribunal. Les bâtiments sont endommagés lors de la guerre de 1870. Deux incendies accidentels en 1939 et 1940 ravagent le corps central de l’édifice, les différents services qu’il abrite sont transférés sur d’autres sites de la ville. Après être resté 33 ans à l’abandon, l’édifice est restauré entre 1972 et 1977, puis réhabilité en hôtel de ville. Le porche avec son portail en arrondi d’ordre ionique surmonté d’un fronton cintré entouré de balustres toscans donne accès à la cour intérieure.

 

Dans le mur d’enceinte, de la partie elliptique de la cour est encastrée une fontaine. Le bassin en demi-lune est surmonté de deux volutes de pierre encadrant une tête barbue et soutenant une vasque de laquelle autrefois,  s’échappait une cascade d’eau qui entourait le jet sortant de la bouche du personnage représenté. De chaque côté de cette fontaine deux entassements  de boulets en pierre,

 

au dessus de chacun d’eux un cartouche indique pour l’un leur utilisation, pour l’autre leur provenance :

« Ces projectiles sont présumés avoir servi vers la fin du XVème siècle à l’approvisionnement de la ville de Toul menacée d’un siège par Charles le Téméraire »

« Projectiles trouvés, en 1869, dans les fouilles faites rue Pont des Cordeliers pour l’établissement des nouvelles fontaines ».

A partir de cette cour, il est inévitable d’admirer les deux tours aux silhouettes élancées de la cathédrale Saint-Étienne dont la construction a commencé au XIIIème siècle et s’est terminée 300 ans plus tard. Le corps central comporte trois étages scandés par des bandeaux horizontaux amplifiés par des balustrades flamboyantes. Le très haut gâble qui chevauche la grande rosace aux seize nervures et le Christ monumental qui la domine pointe bien au dessus de l’étage supérieur. Ils sont surmontés d’un élégant  clocheton érigé en 1536.

A l’intérieur de l’édifice un reliquaire contient les chefs de Sainte-Aprône, de Saint-Gérard et d’une compagne de Saint-Ursule.

 

Le campanile de la Boule d’Or qui surmonte la croisée du transept et que l’on distingue particulièrement bien à partir de la route longeant les fortifications Vauban a été réalisé à la demande de l’évêque Hector d’Adilly (1524-1533). Ce campanile de sept mètres de haut est surmonté d’un épi de trois mètres. Le socle plein est décoré de huit médaillons représentants les armes de St-Etienne et de St-Gérard ainsi que leurs effigies accompagnées de celles de Louis XI, René II, Othon et Hector de Rochefort d’Ailly les donateurs.

 

La partie haute ajourée porte une coupole dont le centre est orné d’une boule d’or qui a donné son patronyme à l’ouvrage. Ce campanile réalisé en charpente de chêne entièrement recouvert de plomb et doré à l’or fin fut achevé en 1534. Anéanti lors de l’incendie de 1940 il a été reconstitué , à partir de documents et de photos anciennes, de 1992 à 1995.

 

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