La Fontaine d’Almodis
La Fontaine d’Almodis
Photos prises en juin 2016

 

 

La Fontaine d’Almodis de Montalembert

 

La commune de Montalembert est le berceau de la famille du même nom. Plusieurs de ses membres se sont illustrés dans divers domaines. Au XIVème siècle le seigneur Jean de Montalembert fut gouverneur, pour Charles V, du château de Cognac, conseiller et chambellan de Jean duc de Berry et frère du roi. Il accompagna dans ses expéditions contre les Anglais, le maréchal de Sancerne. André de Montalembert fut l’un des plus braves capitaines sous le règne de François 1er, il périt à Thérouanne en 1553 lors de la prise de la ville par Charles Quint. Charles Forbes comte de Montalembert est né en 1810 à Londres où séjournait son père émigré, Il fut à la Chambre des Pairs l’un des chefs de l’opposition à la monarchie de Juillet, élu à l’Académie Française en 1851 il est décédé en 1870.

Au XIIème siècle, Guy de Montalembert épousa Adélaïde d’Aubanie et lui fit don d’une précieuse agrafe d’or et de diamant rapportée de sa croisade. Le lendemain des noces le bijou, trophée de son combat avec un émir sarrasin avait disparu. Guy de Montalembert fit alors une requête en justice auprès de son suzerain, le seigneur chevalier Bertrand de Monteneau qui dépêcha ses officiers de justice à Montalembert. Adélaïde avait à son service une jeune chambrière, Almodis fille d’un ménage de serf, elle seule étant entrée dans la chambre nuptiale fut accusée du vol. Elle se défendit du mieux qu’elle put, mais fut condamnée à être brûlée vive. Lorsqu’elle entendit le jugement, elle tomba à genoux et s’écria : « J’en appelle à Dieu de votre injuste sentence, juges cruels et aveugles », puis elle leva les bras vers le ciel et lança : « Juges infâmes et vous tous qui me condamnez à cette atroce mort, soyez maudits. Certains auront à répondre de ce méfait devant le Tout Puissant, un témoin restera de votre cruauté et de votre crime : la fumée de mon bûcher se répandra en une brume qui couvrira le château le bourg et toute la vallée, une fontaine jaillira sur le lieu de mon supplice ».

La sentence fut exécutée lorsque Almodis rendit son dernier soupir, la fumée épaisse qui montait vers le ciel fut rabattue vers le sol plongeant l’endroit dans une obscurité inquiétante, à la place du bûcher une source jaillit dont l’eau coulait dans un bruit de sanglot. Au cours de l’année qui suivit le brûlement de la chambrière, les juges et le bourreau périrent de mort violente. Dans cette même année, un maçon vint travailler au château et vit la pie à laquelle Adélaïde, depuis plusieurs années était très attachée, sortir d’un trou de mur, il s’approcha, mit la main et découvrit la scintillante agrafe sarrazine. Guy de Montalembert fit clouer l’oiseau sur la poterne du château, depuis ce temps les pies sont considérées dans le pays comme des oiseaux de mauvais présage. Messire Guy et Adélaïde firent beaucoup célébrer de messes et dire de prières pour la servante injustement soupçonnée. Cette réparation tardive n’empêcha pas que depuis lors la brume recouvre souvent le territoire du fief de Montalembert et que la source coule toujours. Ainsi est née « La légende des Brumes de Montalembert »

La fontaine que l’on peut encore voir aujourd’hui a été incluse dans une maçonnerie en pierre de taille et porte gravé sur son fronton le blason de Montalembert. Un lavoir a été adjoint à cette source qui malheureusement était d’un niveau très bas lors de notre visite. L’ensemble a bénéficié d’une très belle restauration, le pavage et les bassins ont été refaits. Mano que nous avons rencontré est à l’origine de ce beau travail, il nous a précisé que les deux fentes en forme d’yeux en amendes du bac d’évacuation, font référence à la servante brûlée en ce lieu. A proximité de ce point d’eau, un puits a également été rénové par ses soins.

 

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