La Fontaine de Chérence
La Fontaine de Chérence
Photos prises en mai 2010

 

La Fontaine de Chérence de Vernon

 

Après la Révolution, au XIXe siècle, Vernon resta une ville vivant d’un artisanat local et d’activités agricoles : elle accueillait cependant d’importants marchés et d’actives foires. Même si l’inauguration du chemin de fer Paris-Rouen en 1843 rattacha Vernon à la sphère d’influence parisienne, la ville resta cependant modeste. Pendant la guerre de 1870, elle fut le théâtre de quelques combats dans la forêt de Bizy entre des Prussiens et des gardes mobiles venus de l’Ardèche. Comme la plupart des villes normandes, Vernon subit d’importantes dégradations, en raison des bombardements aériens, lors de la Seconde Guerre Mondiale. Les travaux de reconstruction transformèrent totalement l’aspect du centre ville. Par chance, la collégiale et quelques quartiers anciens tout proches furent préservés.

En 1838-1839, une souscription avait permis d’installer une modeste fontaine publique de forme pyramidale au centre de la place d’Armes (place De Gaulle actuelle). Elle était voisine des deux halles (halle aux grains et halle aux peaux) qui occupaient alors la plus grande partie de cette place. Ces deux halles furent détruites en 1865 et sur l’espace ainsi libéré se tinrent les marchés ouverts et diverses manifestations civiles et militaires. Quand à la première fontaine peu esthétique, elle fut remplacée une vingtaine d’années plus tard par l’élégante fontaine de Chérence, qui tient son nom du généreux donateur dont le legs finança la construction en 1884. Sous la vasque supérieure, figure le groupe des trois Grâces, Aglaé, Thalie, et Euphrosyne, copie de la célèbre composition de Germain Pilon réalisée par la fonderie Vernonnaise de M. Défontaine.

Epargnée par les bombardements de la Seconde Guerre Mondiale et démontée lors de la reconstruction de la ville en 1950, la fontaine Chérence fut remisée pendant une trentaine d’années dans un local des services techniques de la Ville, sur le terrain de l’ancien château des Pénitents à Vernonnnet. En 1983, on la sortit de sa léthargie pour la restaurer et l’année suivante pour le centenaire de sa construction, on la réinstalla place de Paris (son emplacement actuel), où elle succéda à un antique pressoir à cidre. Elle n’est plus alimentée en eau.

Le 21 mai 2010 lors de notre découverte de la ville, se déroulait la 23ème Foire aux Cerises. Pendant quatre jours le week-end de Pentecôte, se déroulent : foire commerciale, fête foraine, course des garçons de café….. accompagnées de tonnes de cerises ! Avant la guerre de 1939-1944, le quartier de Bizy comptait alors nombre de vergers comportant notamment des productions familiales de prunes, groseilles, cassis et surtout de cerises. Ces producteurs s’étaient regroupés, depuis 1925 en un Syndicat Agricole Professionnel sous le titre d’Union Fruitière de Vernon. Plusieurs centaines de tonnes de cerises étaient prisent en charge par l’Union qui regroupait outre Bizy, quatre autres communes, prenaient le chemin des Halles de Paris où les bigarreaux de Vernon étaient cotées, même de la clientèle anglaise. La saison des cerises débutait fin Mai, début Juin et s’étalait même jusqu’en Octobre, en raison des espèces que les producteurs avaient su diversifier.

Le quartier de Bizy comptait à cette époque une Association fondée en Juillet 1927 et dénommée « Amicale de Bizy » héritière des festivités du faubourg dans les années précédant la guerre de 1914-1918. Cette Amicale organisait de nombreuses fêtes dans le quartier, procédait à l’élection de la Reine de Bizy et de ses demoiselles d’honneur, organisait le cortège de la Noce Normande etc. Le 17 juin 1928 « La fête des Cerises », fut un jour de liesse sans précédent qui vit le quartier littéralement envahi par une foule énorme. C’est en raison et en souvenir de cet heureux temps que les Fondateurs décidèrent d’appeler « Foire aux Cerises, la Foire Commerciale, Artisanale et Industrielle de VERNON.

Nous remercions l’office du tourisme de Vernon, pour l’historique de cette fontaine, qu’il nous a aimablement transmis.

 

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