La Fontaine de Gérence d’Yvré-l’Evêque
Yvré l’Evêque viendrait d’Evracius ou Yvracius, du nom du propriétaire d’un grand domaine de l’époque gallo romaine, où l’on dressait les chevaux. On retrouve la trace de la paroisse pour la première fois en 616. Sous la révolution, la commune prend le nom d’Yvré sur l’Huisne, rivière qui la traverse, puis ensuite Yvré lès Le Mans pour redevenir Yvré L’Evêque sous l’époque impériale. Au début du XIIème siècle, l’évêque Hildebert fait construire une maison qui avec le temps deviendra la résidence des évêques du Mans. L’édifice a été détruit en 1840.
L’histoire de cette fontaine nous est contée par un panneau situé à proximité : “De temps immémoriaux, les habitants d’Yvré l’Evêque venaient y puiser son eau réputée pour ses qualités ophtalmiques. Son nom serait lié à celui de la mère de Sainte-Geneviève qui aurait recouvré la vue grâce à l’eau de la source de son village. Le bâti qui la protège depuis le XVIIIème siècle est un don de Monseigneur de Jarente, alors abbé de Saint-Vincent du Mans, qui avait fait de cette eau sa boisson ordinaire.”
Sainte Geneviève est née vers l’an 422. Elle ne s’estimait jamais plus heureuse dès lors qu’elle pouvait aller à l’église. D’après un article, paru en 1836, extrait du Paris Pittoresque, la légende rapporte à ce sujet le fait suivant : “Gérence sa mère allant un jour à l’église ne voulut point y mener sa fille avec elle. Geneviève, pénétrée de douleur, la conjura avec larmes de lui permettre de l’accompagner. Toutes ses instances furent inutiles, et elle reçut même un soufflet de sa mère impatientée. Dieu punit aussitôt ce trait de vivacité, en privant Gérence de l’usage de la vue ; mais il permit ensuite qu’elle fût guérie en se frottant deux ou trois fois les yeux avec de l’eau que sa fille avait tirée au puits, et sur laquelle elle avait fait le signe de la croix.”