La Fontaine de la Chapelle Saint-Brice de Sainte-Pexine
Le patronyme de la commune aurait pour origine, Sainte-Pexine le nom d’une vierge du VIIIème siècle identifiée par la plupart des hagiographes avec sainte-Pazanne et Sainte-Pezenne qui aurait fuit en compagnie de son amie Macrine et de sa sœur Colombe leur Espagne natale conquise par les Sarrasins. Elles se rendirent en Aquitaine et vinrent s’établir sur les confins du Poitou à proximité de la ville de Niort où elles fondèrent un monastère dans lequel elles espéraient vivre dans la paix et le recueillement. Le seigneur voisin impie et grossier du nom d’Olivier ayant entendu parler de la beauté de ces personnes, voulu les attirer près de lui et ordonna à ses gardes d’aller au plutôt les quérir. Colombe qui avait eu la révélation du malheur dont elles étaient menacées leur permis de fuir avant l’arrivée des sbires du seigneur. Celui-ci furieux partit en vain à leur recherche. Après plusieurs jours de marche à travers la forêt et des lieux déserts, épuisée Pexine rendit son âme à Dieu. Macrine avec l’aide de généreux chrétiens fit transporter son corps sur la rive droite de la Sèvre dans un village appelé Tauvinicus, connu aujourd’hui sous le patronyme de Sainte-Pezenne (aujourd’hui commune de Niort). Macrine poursuivi par les gardes d’Olivier, serait tombée entre leurs mains si miraculeusement leur chef n’avait pas été frappé de cécité. Au XIème siècle le comte de Vermandois après sa victoire sur le comte d’Anjou, profita du dépeuplement de la ville de Niort pour s’approprier les reliques de Sainte-Pezenne qu’il fit transporter à Saint-Quentin. Le culte de la Sainte s’est répandu jusqu’en Bretagne où elle est connue sous plusieurs patronymes.
Au milieu des champs de blé près de Sainte-Pexine, se dresse une chapelle au centre d’un bosquet de peupliers et de frênes. Selon la légende au Xème siècle, un moine du monastère des Moutiers-sur-Lay du nom de Bry venu en ce lieu pour s’isoler et prier. Il aurait au cours de l’une de ses prières eu une vision de la Sainte-Vierge. Il réalisa une petite cellule décorée d’un autel au dessus duquel il plaça une statue de la Vierge. Il fut stupéfait lorsqu’il vit jaillir un filet d’eau au pied de cette grotte. La fontaine de Saint-Bris (devenue Saint-Brice au XXème siècle) est toujours présente et son eau est réputée bénéfique pour les maladies du corps. Des miracles de guérison en firent le lieu de pèlerinage le plus fréquenté du Bas Poitou pendant plusieurs siècles. Du XVIIIème au début du XIXème siècle, douze à quinze mille personnes venues d’Anjou, de Bretagne, de Touraine, Berry se pressaient sur le site de Saint-Brice dans la nuit du 15 août (assomption de la Vierge) et celle du 8 septembre (Nativité de la Vierge). Les pèlerins y invoquaient lanternes et bougies en main la mémoire de Saint-Brice. Malgré les miracles enregistrés au milieu du XIXème siècle, les pèlerinages déclinèrent, et disparurent dans les années 1960. Les pèlerinages n’existent plus aujourd’hui mais une messe suivie par des milliers de personnes y est toujours célébrée pour l’Assomption le 15 août.
Les projets d’une chapelle à Saint-Brice restèrent dans les cartons jusqu’en décembre 1954 ou débuta, par la pose de la première pierre, la réalisation de l’édifice actuel. Sainte-Pexine, cas unique en Vendée, ne disposait pas d’église, celle du bourg avait disparu depuis 160 ans. Les bénévoles commencèrent le travail sous l’impulsion de l’abbé Armand Bethys. Antérieurement en 1952 des missionnaires diocésains avaient restauré la grotte. Au dessus de celle-ci, une stèle est percée d’une niche fermée par une grille, elle accueille une statuette en bois de la Sainte Vierge. A l’avant de cet édicule, un escalier fermé par un portillon donne accès à la source miraculeuse.