La Fontaine de la Doue de Saint-Raphaël
Au Xe siècle, le village était formé autour d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Tourtoirac. Ce prieuré possédait une immense église, vraisemblablement trois fois plus grande que celle d’aujourd’hui. Elle fut détruite pendant la guerre de Cent Ans qui sévit à cette période sur tout le Périgord. Il n’en reste malheureusement que deux colonnes vestiges de sa grandeur passée.
La légende du tombeau de Saint Remi nous est conté par Eugène Leroy : “A SAINT RAPHAËL sur les hauteurs entre CHERVEIX et EXCIDEUIL, il y a, dans l’église, le tombeau du saint que l’on va chevaucher comme à AURIAC où on se frotte à sa statue, pour guérir de toutes les maladies et douleurs. Autrefois le tombeau de Saint-Rémi n’était pas au bourg de SAINT RAPHAËL, mais à une carfourche de quatre chemins où aboutissaient quatre paroisses : CHERVEIX, ANLHIAC, SAINT MEDARD et SAINT RAPHAEL. Comme ce tombeau attirait beaucoup de monde, ces quatre paroisses se le disputaient. Un jour, les gens d’ANLHIAC amenèrent leurs meilleurs bœufs, les attelèrent à la pierre du tombeau mais ne purent la faire bouger d’une ligne. Ceux de SAINT MEDARD essayèrent ensuite et ne réussirent pas d’avantage. Alors, les riches propriétaires de CHERVEIX, avec leurs grands forts bœufs de la plaine bénis pour la circonstance, montèrent sur les coteaux et, à leur tour essayèrent d’entraîner la susdite pierre ; mais sans plus de succès que les autres. Enfin des gens de SAINT RAPHAËL vinrent en procession avec un âne – tout ce qu’ils avaient les pauvres ! – et après que le curé eut invoqué le grand SAINT-REMY, l’âne attelé au tombeau traîna facilement la pierre, à travers les friches, jusqu’à SAINT RAPHAËL où elle est restée… Voilà ce que racontent les gens du pays”
Dans son livre “Fontaines Sacrées en Périgord” Bernadette Darchen rapporte les éléments suivants : “Saint-Rémi évêque de Reims n’a jamais été enterré là. Il s’agirait de Saint-Victurnien. Rémi n’étant que l’amalgame du nom d’un saint avec le mot patois “remedi”, le remède. Peu importe l’état-civil. On retrouvera ce même jeu de mots en divers endroits du Périgord. Le tombeau était à l’origine au sommet d’une colline à Pierre-Grelière. On venait y demander la fécondité”. L’auteur de ce livre relate comme Eugène Leroy, l’histoire du transport de cette pierre tombale, aujourd’hui située dans l’église.
Plus bas que l’église de Saint-Raphaël se situe la fontaine de La Doue on y prie aussi Saint-Rémi pour la fécondité mais aussi le traitement des vieilles douleurs. L’eau sourd à plusieurs endroits, en particulier sous le rocher, il s’agit vraisemblablement d’une source karstique comme on en rencontre un certains nombre en Dordogne par exemple à Carsac-Aillac. Un chemin de terre ombragé permet l’accès à la source. L’eau est claire et limpide, les bords ont été aménagés d’un petit plan incliné, car il devait avant l’arrivée de l’eau courante sur les éviers, servir de lavoir aux habitants du village.