La Fontaine de la Grenouille
La Fontaine de la Grenouille
Photos prises en mai 2012

 

 

La Fontaine de la Grenouille de Langres

 

L’éperon rocheux de 475 mètres dominant la vallée de la Marne est occupé par les Gaulois en 52 avant J.C, les Romains transformèrent la cité alors appelée Andematunnum, en carrefour de nombreuses voies de communication. Au Moyen-Âge, Langres est ceinte de fortifications, ces dernières évolues au fur et à mesure de la croissance de la ville. Elle devient puissante place forte royale au XVème siècle, faisant ainsi face à la Bourgogne, la Franche-Comté et la Lorraine.

C’est au cours du XVIIème siècle que la cité connaît de nouveaux aménagements, notamment aux abords des fortifications. Une large allée plantée de tilleuls est alors imaginée, partant de la porte principale, au nord, elle s’étire jusque vers le sud sur les bords de la Bonnelle. Le premier ensemble de verdure avec pièce d’eau remonterait à 1657. Inspirés par les modèles italiens, les architectes langrois imaginent une composition française. Au départ la fontaine se compose d’une grotte, accompagnée de deux bassins supérieurs en terrasse, un troisième bassin est ajouté en 1678, il est décoré en son centre d’un dauphin tenant un triton. Cet élément déposé au cours du XIXe siècle est conservé au musée d’art et d’histoire de Langres.

Vers 1755 l’architecte Claude Forgeot (1697-1776) et le sculpteur Clément Jayet (1731-1804) donnent à l’ensemble de la fontaine son aspect actuel. La grotte est entièrement reconstruite pour en renforcer l’aspect elle est décoré dans un style de rocaille. L’installation d’une grenouille en bronze dans la vasque de la grotte donne son nom à la fontaine.

Diderot, venu à Langres après le décès de son père, dans une lettre du 3 août 1759 à Sophie Volland décrit ainsi les lieux :
“Nous avons ici une promenade charmante ; c’est une grande allée d’arbres touffus qui conduit à un bosquet d’arbres rassemblés sans symétrie et sans ordre. On y trouve le frais et la solitude. On descend par un escalier rustique à une fontaine qui sort d’une roche. Ses eaux, reçues dans une coupe, coulent de là, et vont former un premier bassin ; elles coulent encore et vont en remplir un second ; ensuite, reçues dans des canaux, elles se rendent à un troisième bassin, au milieu duquel elles s’élèvent en jet. La coupe et ces trois bassins sont placés les uns au-dessous des autres, en pente, sur une assez longue distance. Le dernier est environné de vieux tilleuls. Ils sont maintenant en fleur ; entre chaque tilleul on a construit des bancs de pierre : c’est là que je suis à cinq heures. Mes yeux errent sur le plus beau paysage du monde. C’est une chaîne de montagnes entrecoupées de jardins et de maisons au bas desquelles serpente un ruisseau qui arrose des prés et qui, grossi des eaux de la fontaine et de quelques autres, va se perdre dans une plaine. Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie”.

La source était très réputée auprès des couteliers pour la trempe de l’acier. A l’origine, l’accès à la fontaine depuis l’allée se faisait par le haut ; aujourd’hui l’installation du réseau routier a modifié le tracé naturel.

 

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