La Fontaine de la Porte Gayole de Boulogne-sur-Mer
Connus depuis le IXème siècle, les comtes de Boulogne deviennent de puissants seigneurs après l’an mil. Eustache II est l’allié de Guillaume le Conquérant à Hastings ; son épouse Ide de Lorraine affirme la vocation religieuse de la haute ville, tandis que leur fils Godefroy de Bouillon, chef de la première croisade, porte le (re)nom de Boulogne en Terre Sainte en 1099. Au XIIème siècle, Notre-Dame devient le centre d’un grand pèlerinage fondé sur la tradition d’une statue miraculeuse de la Vierge échouée sur le rivage au VIIème siècle.
Vainqueur à Bouvines en 1214, Philippe Auguste attribue le comté de Boulogne à son fils Philippe Hurepel, dit le “Hérissé”, qui en prend possession en 1223. En 1227, il rebâtit les fortifications et construit le château. La porte Gayole, élément de l’enceinte, comportait comme la porte des Dunes un passage voûté entre deux tours défendues par un imposant bastion. Elle fut surmontée entre 1689 et 1743 par une imposante construction servant de logement au chef du Génie. Très endommagée au cours de la Seconde Guerre Mondiale (1940), elle fut démolie en 1946. La porte fut fermée pendant la première moitié du 18e siècle en tant que porte de la ville, et ses parties basses utilisées comme prisons, d’où le nom de porte Gayole (geôle). Création du passage pour piéton en 1941 selon les plans de l’architecte boulonnais Drobecq
Un pavillon est accolé sur la partie droite intra-muros de la porte de Gayole, dans l’une des faces est intégré une fontaine appelée aussi Fontaine Louis XVI, ou Fontaine de la Chefferie. Elle a été réalisée au quatrième quart du XVIIIème siècle. Le décor de cet édifice a été exécuté par le sculpteur Sieur Antoine Harrewyn dit Beau Soleil, il a reçu 304 livres le 13 mai 1785 pour toutes les fontaines de la ville. Après les années révolutionnaires, les Boulonnais eurent la possibilité d’admirer tout à loisir la nouvelle fontaine aux enfants nus installée en 1788 contre la porte Gayole.