La Fontaine de l’Etat Major de Besançon
En 1689 la construction du pont de Bregille fut à l’origine de l’édification de plusieurs fontaines en centre ville de Besançon. La vallée et la ville furent reliées grâce à ce pont auquel avait été adjoint une canalisation, dans un premier temps en bois, puis au XVIIIème siècle en fonte. Trois nouvelles fontaines virent alors le jour dont celle de l’Etat Major, patronyme de la place où elle se situait, aujourd’hui place Jean Cornet. L’un des angles de l’Hôtel de la Vicomté, construit par le prince d’Isenghein en 1736, donne sur la dite place, c’est à cet emplacement que Charles Joeph Foresse réalise une fontaine monumentale qui sera inauguré trois ans plus tard. L’édifice était décoré d’un groupe de dauphins en bronze jouant avec des enfants, œuvre de Jacques Herpin également auteur de la statue qui ornait la fontaine Charles Quint et les cloches de la cathédrales. L’ensemble fut fondu à la Révolution pour fabriquer des pièces de monnaie. Dégradée et devenue dangereuse la fontaine fut rasée et remplacée par celle actuellement nommée de « l’Etat Major ».
Elle a été réalisée en 1900 sur des plans d’Etienne Bernard Saint-Ginest , le sculpteur Albert Pasche l’a conçue monumentale et portant à son fronton, reposant sur deux colonnes baguées à chapiteaux ioniques, l’une des devises de la ville : Utinam (plaise à Dieu en latin). Cette inscription est surmontée des armoiries de Besançon représentant l’Aigle (référence à Charles Quint Empereur ) et les deux colonnes (symbole d’Hercule dans la mythologie gréco-romaine). La clé de voûte de l’arche en plein cintre est ornée d’une tête barbue et chevelue. L’eau était, lorsque la fontaine était active, réceptionnée dans une petite vasque pour retomber en cascade dans le bassin. Lors de son édification cette fontaine était curieusement accompagnée d’un urinoir aujourd’hui disparu, elle est inscrite depuis octobre 1937 à l’inventaire des Monuments Historiques.