La Fontaine de l’Île Saint-Cado
La Fontaine de l’Île Saint-Cado
Photos prises en septembre 2009

 

 

La Fontaine de l’Île Saint-Cado de Belz

 

Fils d’un prince de Glamorgan, en Pays de Galles (Grande-Bretagne), puis fondateur et abbé du grand monastère de Llancarvan, saint Cado vint en Armorique, entre le Vème et le VIIème siècle (la période est indéterminée) comme tant d’autres moines de son pays, chassés par l’invasion saxonne et qui avaient trouvé refuge en Armorique. Il s’installa dans l’île de la rivière d’Etel qui porte son nom, y construisit un oratoire, fonda un monastère et se consacra à l’évangélisation du pays. Il eut une grande influence.

La construction de la chaussée de cent mètres qui relie l’île à la terre ferme lui est attribuée. Cette construction a donné lieu à la légende populaire suivante :
Manquant de fonds pour la réaliser, mais désirant un pont, Saint-Cado reçu un jour la visite de Satan. Celui-ci lui proposa un marché, il lui construit un pont à la condition d’avoir en récompense le premier être vivant qui le traversera. Cado accepta. En une nuit le démon aidé de sa mère réalisa le pont. Au matin Cado y lâcha un chat et le poursuivit pour l’obliger à effectuer le trajet d’une rive à l’autre. Furieux, le constructeur voulu détruire son oeuvre. Mais Saint-Cado avait eu le temps de bénir le pont et engagea avec satan un combat dont les rochers proches portent encore les traces et sur lesquels a été élevé le calvaire de Pen-er-Pont. “Arrête”, avait crié le diable à sa mère qui apportait, dans son tablier, une dernière charge de pierres. Elle la laissa tomber dans le courant, formant ainsi des îlots qui le coupent en deux bras, dans l’étranglement du Pont-Lorois.

Le monastère de Saint-Cado prit une certaine importance. Un jour, l’île fut envahie par des pirates, qui la dévastèrent et en chassèrent saint Cado. Celui-ci retourna dans son pays d’origine, où il se fit remarquer par ses oeuvres de charité et, plus tard, fut sacré évêque et mourut martyr. La communauté fut reconstituée au 11ème siècle, après les ravages des Normands. Végétant par la suite, elle fut réunie à l’abbaye de Quimperlé, puis disparut. Il n’en reste aujourd’hui que la chapelle et une maison proche propriété de la paroisse et occupée par un vicaire desservant jusqu’à la Révolution. Saint-Cado est très honoré en Bretagne et nombre de villages, de chapelles et de fontaines comme à Ploemel, portent son patronyme.

En contrebas de la chapelle et accessible par le chemin de pierres, réalisé en 2004, se situe la fontaine sous le vocable de Saint-Cado. Cet édifice date du début du XVIIIème siècle, mais a été restauré dans la seconde moitié du XXème siècle. L’édicule est surmonté d’une croix celtique sculptée, figurant une crucifixion, installée en 1990. L’édicule est à demi enterré, le bassin est surmonté d’une voûte en berceau. Sur la façade, figure une inscription aujourd’hui illisible qui remonterait au XVIIe siècle. Dans le mur du fond une niche dotée d’une simple console, support d’une statue disparue. Lorsque la marée est haute, la fontaine est envahie par l’eau de mer qui vient se mélanger à l’eau douce de la source.

 

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