Photos prises en octobre 2008

 

 

La Fontaine des Chartreux de Cahors

 

Divon-Cadurcorum était le nom que portait Cahors à l’époque gallo-romaine. Pour la plupart des historiens, le culte de Divona déesse des eaux chez les Celtes, se situait à la Fontaine des Chartreux. Hypothèse qui semble confirmée par les recherches archéologiques entreprises de 1989 à 1991, et au cours desquelles furent retrouvées au fond de la galerie noyée, un grand nombre de monnaies romaines (frappées entre 27 av J.C et 57 ap J.C). Ces pièces jetées en ex-voto seraient les témoins du culte rendu à Divona.

La ville se construisit vraisemblablement autour de cette source. Au Moyen-Âge elle eut un essor rapide, particulièrement au 13ème siècle, avec l’aide du Pape Jean XXII. Né à Cahors en 1245, Jacques Duèze qui allait devenir le Pape Jean XXII créera dans la ville la plus importante université du Sud-Ouest. Par sa situation géographique, la cité est alors une place financière reconnue au plan européen. Les guerres de religion mettent à mal cette prospérité. En 1362, il est fait mention d’un moulin établi sur la résurgence dans une charte de donation de l’hôpital Saint-Jacques à la nouvelle Chartreuse de Cahors. A partir de cette date, le lieu prend le nom de “Fontaine des Chartreux”.

La Fontaine des Chartreux, splendide résurgence vauclusienne (en référence à Fontaine de Vaucluse), est l’exutoire principal d’un système karstique situé sur le Causse de Limogne et dont le bassin d’alimentation est estimé à 240 KM2. Coincé entre les coteaux et la rivière, c’est d’un gouffre profond de plus de 140 mètres que l’eau jaillit des entrailles de la terre. La mesure de son débit est d’environ 2m3/ secondes en période d’étiage, et peut dépasser les 50m3/ secondes après de fortes précipitations. Une série de gouffres, dont certains ont plus de 100 mètres de diamètre, jalonnent le parcours des eaux souterraines. Les eaux sont captées et dirigées vers des réservoirs dominant la cité, afin d’alimenter la ville de Cahors et ses communes environnantes.