La Fontaine du Champ des Martyrs de Brec’h
En 1364 sur le plateau appelé aujourd’hui Champ des Martyrs, se déroula la bataille d’Auray la dernière lutte de succession de Bretagne, guerre régionale. Elle oppose une armée anglo-bretonne aux ordres de Jean IV de Montfort à celle des forces franco-bretonne soutenant le parti de Charles de Blois. Le 29, des tentatives d’accord ont lieu, sans succès, alors Charles de Blois ordonne l’attaque, renversé d’un coup de lance, il est achevé par un soldat anglais obéissant à la consigne donnée. Du Guesclin, ayant brisé toutes ses armes, est obligé de se rendre à John Chandos. La victoire de Jean IV met fin à la guerre de succession de Bretagne et par le traité de Guérande, en 1365, le roi de France le reconnaît comme duc de Bretagne. Le souvenir de cet affrontement est rappelé par une modeste croix dite “Croix de Charles de Blois”.
Autre épisode tristement célèbre du pays d’Auray, le Débarquement des émigrés à Quiberon en 1795, destiné à rétablir la Monarchie en France. “Le 27 juin 1795, sur les plages de Carnac, une flotte à la solde de l’Angleterre débarque 5400 émigrés venus rejoindre les Chouans de Bretagne. Trois semaines auront suffi à l’armée du général Hoche pour réduire le dessein royaliste en cauchemar. L’histoire lui a laissé le nom « d’Affaire de Quiberon ». En vertu de la loi du 25 Brumaire an III de la République, stipulant que les Français émigrés surpris en rassemblement armé seraient exécutés, plusieurs centaines de royalistes ayant participé à ce débarquement furent fusillés près du marais de Kerzo actuel Champ des Martyrs à Brech.
Ils ont été enterrés sur place puis en 1814 une partie des ossements a été déposée dans la chapelle la Chartreuse près d’Auray.
Une chapelle expiatoire a été dressée, sous la conduite de l’architecte Caristie en 1829 dans l’enclos du Champ des Martyrs, elle abrite l’autre partie des ossements.
Deux inscriptions y sont portées sur le fronton “In Memoria Eterna Erunt Justi” (Dans la mémoire éternelle, ils seront justes) et au dessus de la porte “Hic Cecide runt” (ici ils tombèrent).
Un chemin borde l’enclos, sur le côté de celui-ci une fontaine est adossée au talus, elle est alimentée par une source venant du plateau de la Chartreuse. Antérieurement à la construction de l’édicule, l’eau arrivant sur la butte se déversait directement dans le sentier ce qui le rendait difficlement praticable par temps de pluie. La municipalité dans le but d’assainir l’environnement du site, décida la construction d’une fontaine afin de capter ladite source. Elle fit appel à Monsieur Jean Péron, qui présenta un projet d’édifice, dont le fronton rappelle celui de la chapelle votive. Les plans sont acceptés par l’architecte des bâtiments de France. La superstructure en forme de chapiteau mouluré satisfait à l’ensemble architectural. En 1999, la réalisation de l’ouvrage est confiée à Monsieur Jo La Bras formateur et à son équipe de stagiaires du centre A.F.P.A. La source s’écoule d’une goulette en pierre dans un bassin arrondi.