La Fontaine du Chevrier de Neuvic
Le 18 juillet 1987, le Premier Ministre Jacques Chirac, invité par le nouveau Maire Raymond Chaumeil, inaugure la belle place pavée, qui prend le nom de place du Chevrier car la statue de bronze s’élève au centre, bien en évidence. Elle possède un nouveau piédestal, un rocher de granit, entouré de quatre jets d’eau formant fontaine. Le 9 juin 1989, la place devient la place de la Résistance.
L’oeuvre qui orne cette fontaine a été réalisée par le sculpteur Raymond Barthélémy né à Toulouse en 1833 et décédé à Paris en 1902, il fut élève à l’école des Beaux-Arts de Paris. Il expose pour la première fois au Salon en 1859. Il reçoit des prix importants en 1860, 1867, 1869 et 1889. Parmi ses réalisations principales “Présentation de Jésus au Temple” (relief, 1870, à notre-Dame de la Croix à Ménilmontant). “Le Sacré-Coeur” (église St-Joseph de Paris). “Jeune Faune avec un bouc” (au Luxembourg). “Les déesses de la gloire” (au plafond de l’amphithéâtre de l’Opéra). Le service d’achat aux artistes vivants acquiert en 1868, la création intitulée “Berger jouant avec un chevreau” que l’artiste a réalisé à Rome en 1866. Cette oeuvre est confiée en 1931 à titre de dépôt à la commune de Neuvic.
Durant la guerre la statue faillit être fondue, au titre des métaux non ferreux par les Allemands. Sur ordre de la préfecture, le 6 août 1943 la statue est déboulonnée par Jean Pérusie, pesée (182 kg) puis déposée dans la cour de la gendarmerie. L’entrepreneur avise Léon Monèger le responsable de la Résistance. Débute alors le sauvetage. Un premier groupe d’une dizaine de résistants, emmène sur une charrette à bras, l’oeuvre d’art qu’il camoufle à l’aide de paille, dans le vestiaire, sous la tribune, du Stade Calary.
Le lendemain une cache plus sure est recherchée. Il est alors décidé d’enterrer le Chevrier dans le jardin d’André Porte. Pour des motifs de discrétion, seulement quatre résistants participent à l’opération. Si aucun d’eux n’avait survécu à la guerre elle serait encore enterrée. Rétablie après la guerre à son emplacement, place du Marché, elle subit en 1982, un acte de vandalisme, heureusement sans gravité. Lorsqu’on la dépose, on y découvre à l’intérieur, une feuille manuscrite racontant son histoire pendant l’Occupation. Installée à la mairie, en attendant sa réfection par des spécialistes, le Chevrier trouve une nouvelle présentation et un autre emplacement en 1987.