La Fontaine du Doubs de Besançon
La Fontaine du Doubs est incluse dans le mur d’une habitation située à l’intersection de la rue Ronchaux avec la rue Mégevand. Cet édifice sous les traits de Neptune est une allégorie du Doubs, rivière qui traverse Besançon. L’édification de la fontaine selon les plans de Charles-François Longin, à partir d’une maquette de Michel Desvosges, le sculpteur Jacques Perrette œuvre à sa réalisation. Le chantier mené par l’entrepreneur Joseph Nodier (grand-père de Charles Nodier, écrivain, romancier et académicien) débute en 1747 pour se terminer en 1751. La façade ornée de bossages vermiculés créée l’encadrement d’une niche contenant une statue de Neptune représentant le Doubs. Sa main droite détenait une rame attribut de la navigation, celle-ci a été supprimée. Son bras gauche repose sur une cruche renversée dont l’eau s’écoule sur les rochers servant d’assise. La corniche est surmontée par la gravure d’un vase d’où s’échappent deux branches fleuries soutenues de chaque côté par un angelot accroupi. La partie supérieure de cette ornementation repose sur un attique. La vasque au pied de l’ensemble n’est plus alimentée, si ce n’est par l’eau de pluie. A la suite de nombreuses dégradations, la sculpture de Neptune a été déposée, c’est une copie qui a pris sa place, l’original ayant intégré les collections du musée des beaux-arts et d’archéologie de Besançon.
La rue Mégevand honore Laurent Mégevand industriel horloger fondateur du pôle industriel horloger historique de Besançon, du Doubs et de Franche-Comté. Il est né à Genève en Suisse en 1754 et devient maître monteur de boîtes de montres. Il épouse Marianne Bréguet, la petite cousine de l’horloger Abraham Breguet (célèbre famille d’horlogers et d’avionneurs). En 1793 en pleine Révolution Française, il passe la frontière avec 80 horlogers Suisses, tous disgraciés pour avoir soutenu la Révolution Française, et s’installe à Besançon, où il crée une manufacture. Il produit des montres de A à Z en faisant fabriquer divers éléments dans différents ateliers spécialisés locaux. Ce centre industriel national entraine l’installation à Besançon de 700 horlogers suisses. Il fait rapidement faillite et finit totalement ruiné, mais l’industrie horlogère de Besançon et du Doubs est amorcée par les horlogers helvétiques venus s’installer en famille et dont la plupart restent définitivement sur place et se mettent à leur compte.