La Fontaine du Pilori
La Fontaine du Pilori
Photos prises en février 2021

 

 

La Fontaine du Pilori de Saint-Jean-d’Angély

 

Cent ans après la chute de l’empire de Rome les villas-gallos romaines d’Angeriacum furent pillées par les Germains puis par les Burgondes. Au tout début du Moyen-Âge, sur leur emplacement une résidence des ducs d’Aquitaine est construite. Pépin 1er d’Aquitaine fonde en 817 une abbaye bénédictine afin d’abriter le crâne de Saint-Jean Baptiste importé d’Alexandrie. Ruinée par les Vikings, la relique qui avait été cachée ne fut retrouvée qu’en début du XIème siècle, le duc Guillaume fit alors construire un monastère. Grâce aux dons et aux offrandes des pèlerins, l’abbaye devint l’une des plus puissantes de l’ouest de la France. Les saccages et les exactions de la guerre de Cent Ans mirent un terme à son essor. En 1562, lors des guerres de religion elle est pillée, en 1568 les Huguenots dévastent l’église et le monastère, le crâne de Saint-Jean Baptiste disparait dans les flammes. Plus tard ce sont les  murs qui sont renversés les pierres récupérées pour fortifier la cité.  La reconstruction  par les moines bénédictins revenus d’exil commença au tout début  du XVIIème siècle. A la place du chœur ruiné, ils firent construire une simple église  qui devait être provisoire. En 1741 ils posèrent la première pierre d’un vaste monument de style classique qui devait remplacer la précédente abbatiale, mais la Révolution met un terme aux travaux, il ne reste aujourd’hui que les deux belles tours de la façade.

 

L’ancienne église fermée en 1793 devint temple de la Vérité, puis entrepôt. Elle fut rendue au culte en 1802, dans la seconde moitié du XIXème siècle, elle menace ruine, reconstruite en partie en 1898-1899, sur les bases d’origine et complètement restaurée, elle sera consacrée en 1900.

La Fontaine du Pilori tirerait son patronyme d’un pilori qui aurait existé en ce lieu. Elle est le seul vestige de l’ancien château renaissance de Brizambourg qui tombait en ruine et fut rasé. Les habitants du quartier de la place du Canton du Pilori (nom donné à cet emplacement au Moyen-Âge), en 1819  firent circuler dans la ville de Saint-Jean une souscription pour l’achat de la Margelle de Brizambourg. Les délégués de Saint-Jean discutèrent le prix avec le propriétaire, la somme de huit cents francs fut acceptée. L’édifice fut démonté pierre par pierre et reconstitué au centre de la place du Canton du Pilori, au dessus d’un puits déjà mentionné en 1565. Cette margelle  porte des détails intéressants, sa date de construction (1546) sculptée en lettres gothiques, en relief sur le pourtour de la frise :

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Quatre cartouches sculptés aux angles furent burinés lors de la Révolution. L’édifice est classé à l’inventaire des monuments historiques depuis 1925, lors de la restauration au siècle dernier les trois baies qui étaient fermées par un briquetage enduit de plâtre blanc ont été dégagées, la porte qui fermait la quatrième et donnait accès au mécanisme pour son entretien a été supprimée. Un moulage de cette œuvre de la Renaissance est exposé dans une des salles du Musée du Trocadero,  à Paris.

 

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