La Fontaine du Puits Saint-Jean
La Fontaine du Puits Saint-Jean
Photos prises en mai 2009

 

 

La Fontaine du Puits Saint-Jean d’Annecy

 

Le puits Saint-Jean date de 1453. Cette année là, les chevaliers de Saint-Jean, dont le sanctuaire annécien se trouve au carrefour des rues du Pâquier, Notre-Dame et de Boeuf (actuelle rue Carnot), creusent un puits devant l’église de leur ordre afin de rappeler le baptême du Christ, et fournir de l’eau potable au voisinage. La margelle actuelle a été posée en 1689, comme en témoigne l’inscription latine que l’on traduit de la manière suivante : “Sous le consulat des nobles N. Baytaz, De Catour, F. De Lacombe, Saget, P. Dechosal (syndics), l’amour ardent de la cité a procuré aux Titiens (Annéciens) des eaux fraîches. Calendes d’Avril 1689”.

Ce puits se distinguait par une toiture conique soutenue par des colonnes. A chaque fête, des charpentiers dressaient à cet endroit la scène et le décor de représentations religieuses ou mythologiques dont raffola le public annécéen du XVIème au XVIIIème siècle. Les délibérations du conseil de la ville, à la date du 18 août 1724, signalent qu’à l’occasion du prochain passage de Victor-Amédé II et de ses enfants, “l’on feroit un feu d’artifice sur le puits Saint-Jean avec in jet de vin…..”

Le 2 avril 1781 le conseil décide de faire exécuter le plan d’un certain Héritier en rapprochant le puits des maisons, mais des infiltrations qui corrompent l’eau amène sa fermeture en 1789. Le puits et sa margelle ont été rétablis au centre de la place, où malheureusement il ne peut échapper aux problèmes d’infiltrations qui conduiront à son abandon en 1805. C’est alors que l’avocat Ferne fait l’acquisition de la margelle pour le jardin de sa propriété de Sévrier. Le puits Saint-Jean se trouvant sur le tracé de la rue Royale ouverte en application du plan d’alignement de Thomas-Dominique Ruphy, il est comblé en 1823.

En Juin 1827, les habitants des rues Royale, du Pâquier, de Boeuf et Notre-Dame réclament un puits que l’architecte de la ville Ruphy propose de creuser place Saint-Jean. Malheureusement le rapport de l’architecte de la ville fait état de deux tentatives aussitôt abandonnées à cause de l’insuffisance des eaux. Les premières fouilles sont faites jusqu’à 5,60 mètres de profondeur et l’on ne trouve dans la traversée du terrain que de l’argile et au fonds environ 40 centimètres de vase noire et de liquide. Une autre tentative réalisée de l’autre côté de la rue ne fut pas plus concluante.

En 1830, il semble que l’on ait procédé au curage de l’ancien puits à 2,5 mètres de profondeur et au nettoyage de la pompe. Dès que la décision d’aménager les voies piétonnes fut prise, la municipalité se mit en ralation avec l’université de Paris, alors propriétaire de la propriété Fernex et du puits, de façon à obtenir l’autorisation de transfert. En 1976, la margelle est remontée et prête pour l’inauguration de la zone piétonne par André Fosset, ministre de la Qualité de la Vie, fixée au samedi 19 juin. La margelle entoure maintenant une simple fontaine reliée au réseau d’alimentation en eau potable. Grâce aux démarches entreprises de longue date par la “Société des amis du vieil Annecy”, le puits Saint-Jean a été classé monument historique par arrêté ministériel du 22 mars 1976. Les habitants continuent d’appeler le carrefour de la rue Carnot et des rues Royale, Notre-Dame et du Pâquier : “le puits Saint-Jean” et font encore de ce lieu un point de rencontre.

Nous remercions Monsieur Copel de l’Office du tourisme d’Annecy pour les copies d’une partie du livre “l’eau dans la ville ” et du bulletin municipal de Septembre 1988, qu’il nous a aimablement fait parvenir et dont l’historique de cette fontaine-puits est extrait.

 

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