La Fontaine Gothique de Beblenheim
Cette cité viticole située au pied du coteau du Sonnenglanz, abrite de nombreuses maisons à colombage datant du 18ème et 19ème siècle, quelques-unes du 16ème et 17ème siècle. Le village appartient à la seigneurie de Riquewihr, les Horbourg, puis à partir de 1324 aux comtes de Wurtenberg, dont il cesse d’être sous l’emprise en 1789, en rejoignant la République.
La fontaine Gothique, appelée aussi fontaine Saint-Nicolas, date de la fin du 15ème siècle, avec ses jolis pinacles, sous lesquels sont disposées des statues mutilées, à l’origine il s’agissait semble-t-il de Saint-Antoine (l’ermite), Saint-Nicolas et Saint-Jean (évangéliste). Les révolutionnaires se sont attaqués à ces représentations, la fontaine a également été endommagée en 1944, de ce fait il est impossible d’avoir une idée exacte des personnages de cette représentation. En 1977, l’édifice a été restauré avec du grès jaune de Rouffach, le plus fidèlement possible, en se référant aux anciens documents encore disponibles.
La commune a vu naître quelques personnalités dont Christian Pfister le 13/02/1857, qui fut maître de conférence à la Sorbonne. Historien de la Lorraine et de l’Alsace, il écrit notamment une monumentale Histoire de Nancy. Il est nommé doyen de la Faculté des Lettres de Strasbourg puis en 1927, recteur de l’Académie de cette même ville. Il décède à Beblenheim le 16 mai 1933. Autre personnalité ayant marqué la vie de la cité : Jean Macé (1815-1894), fondateur de la ligue de l’enseignement. Lors du coup d’état du 2 décembre 1852, il se réfugiera à Beblenheim, il y enseignera à l’école des filles de la commune entre 1852 et 1872.
Il existe une légende à Beblenheim : au 17ème siècle un terrible incendie dévasta le village, au début de l’hiver, il réduisit à néant les réserves de nourriture, laissant les habitants dans une situation précaire. Ils rassemblèrent le peu de nourriture qui leur restait, ce qui ne permettait de subvenir à leurs besoins que pendant quelques jours. Au soir du dernier jour, ils firent un ultime festin. Tout le monde dansait et riait, comme si demain ne viendrait jamais. A la fin du repas, femmes, hommes et enfants se mirent à prier pour que revienne la prospérité du village et que les habitants trouvent de quoi se nourrir. Ainsi, ils soulevèrent tous leurs assiettes pour conjurer le mauvais sort qui s’était abattu sur eux. Le lendemain matin, les habitants furent réveillés par le vacarme qui venait de la place du village. Grande fut leur surprise, lorsqu’ils découvrirent la place remplie par les hommes et les femmes de villages voisins venus partager leur nourriture avec eux après avoir ouï dire de leurs malheurs. Depuis ce jour, après chaque repas, les habitants de Beblenheim soulèvent leurs assiettes pour ainsi leur apporter prospérité, chance et bonne fortune.