Photos prises en juin 2019

 

 

La Fontaine Lavoir rue des Mariés de Millery

 

Dans les documents de la fondation de l’Abbaye de Gorze par Chrogegand, évêque de Metz en 745, il est fait mention du village de Millery. Le village était attaché au duché de Lorraine et dépendait du baillage de Nancy. L’église Saint-Martin de Millery  possède un clocher d’époque romane édifié vers la fin du XIIème siècle par les religieux de Libdeau. A l’époque il s’agissait d’une commanderie templière, celle-ci revint aux Hospitaliers de Saint-Jean au début du XIVème siècle après le démantèlement de l’ordre du Temple. Le chœur date de la fin du XVIIème époque où il a été reconstruit suite à son incendie lors de la guerre de Trente Ans. La nef date de 1839 et la façade de 1898.

A proximité de l’édifice religieux se dresse une construction abritant une fontaine desservant d’un côté un lavoir de l’autre un abreuvoir, l’histoire de cet édifice nous est retracée par une plaquette disposée à côté :

« En 1810, les habitants de Millery devaient laver leur linge et abreuver leurs animaux dans la rivière de Moselle avec des risques importants liés aux crues et au gel. La Municipalité s’émut de cette situation et décida de construire un lavoir-abreuvoir couvert, sur la place centrale du Village : « Place des Mariés ». La première difficulté consista à trouver un approvisionnement en eau. Le sous-sol regorgeait de sources, mais aucune n’étant visible, force fut de constater que celles-ci avaient été détournées au fil des siècles par les seigneurs de Millery « Le Chapitre de la Cathédrale de Metz » au profit du moulin dont ils étaient propriétaires. Le Maire Thimothée Villemin accompagné de son Conseil se rendit à ce moulin, saisi en 1790 au titre des biens nationaux et informa leurs nouveaux propriétaires de son intention de récupérer l’usage de cette eau. Il essuya un refus catégorique avec comme argument que le titre de propriété contenait également cet usage exclusif de l’eau. Finalement un arrangement fut trouvé. La source devint publique et la commune eut à sa charge son entretien.

Dès l’autorisation du Préfet, le Maire contacta l’architecte Legrand de Pont-à-Mousson afin qu’il réalise les plans sur le modèle des anciennes halles. La commune loua des terres pour financer les travaux et fit appel à la population au titre de la corvée pour réaliser la conduite en pierre depuis la source et aménager la place. Les propriétaires durent charroyer les pierres et effectuer le transport des blocs depuis Euville. Des coupes de bois furent réalisées dans les parcelles communales et un chêne fut réservé pour la taille de l’abreuvoir. La partie pierre étant réalisée, la commune fit appel à des « hommes de l’art » pour tailler et monter la charpente. Le lavoir subit quelques modifications notamment dans la 2ème moitié du XIXème siècle où l’abreuvoir en bois fut remplacé par un autre en pierre. Dans les années suivantes, une palissade de planches fut réalisée afin de protéger les lavandières du vent du Nord.

Lors de la libération de Millery par les troupes américaines du 17 au 20 septembre 1944, l’édifice fut gravement endommagé par des tirs de mortier et de mitrailleuses. Les indemnisations au titre des dommages de guerre permirent sa restauration mais dans le début des années 1970, une partie de sa charpente menaçant ruine, il fut décidé de le démonter. »

En 2010 une convention fut signée avec la Fondation du Patrimoine permettant de lancer deux souscriptions pour sa reconstruction. Celle-ci connut un grand succès auprès des habitants ainsi que des entreprises et une aide importante du Conseil Général de Meurthe-et-Moselle, du Conseil Régional de Lorraine, de l’État ainsi que de plusieurs élus nationaux et de la Fondation du Patrimoine, permit de le reconstruire tel qu’il avait été dessiné par l’architecte Legrand en 1810 avec des bois de chêne de la commune et d’anciennes tuiles locales.

Inauguration de la Fontaine et du Lavoir le 21 septembre 2013″

Cette belle restauration apporte un charme tout particulier à cette place des Mariés, et fait preuve de l’attachement de la commune à son patrimoine.