La Fontaine Nau Hons ou des Romains de Marmande
Le mariage d’Éléonore (Aliénor) d’Aquitaine avec le roi Henri II Plantagenêt n’est pas accepté de tous. Afin d’assurer la stabilité de la région, Richard-Coeur-de-Lion délivre en 1182, à l’agglomération fortifiée en développement autour du château, une charte de coutumes et de liberté qui favorise son expansion et son enrichissement grâce aux péages établis sur la Garonne, cette charte est l’acte de naissance de la ville de Marmande. Le nom de “mirmande” (place forte du Moyen-Âge ou ville fortifiée) deviendra Marmande et apparaît pour la première fois vers la fin du XIème siècle. La cité passera à la maison de Toulouse à l’extrême fin du XIIème siècle, lorsque Richard Cœur de Lion donnera l’Aquitaine en dot à sa sœur qui épouse le comte Raymond VI. Les coutumes seront maintenues par les rois de France et permettront à la cité de continuer son enrichissement.
La Fontaine Nau Hons ou Fontaine des Romains est aussi appelée des Neuf Fontaines en référence à ses neuf arrivées d’eau. Cette fontaine est citée pour la première fois en 1396 sous le nom de Nau Hons, toutefois sa première édification au pied des murs d’enceinte de la ville remonterait au IXème ou Xème siècle. Depuis l’époque médiévale, elle servait de point de ravitaillement en eau potable de la ville. Des lois furent promulguées par les consuls successifs afin de la protéger dans un but hygiénique, il y était interdit d’abreuver les animaux et d’y laver le linge. Des actes du XIVème siècle font mention de travaux réalisés sur cette fontaine. En 1767, elle est reconstruite sur un plan carré par le fontainier bordelais Bruion.
Vers 1830 elle est restaurée vraisemblablement par Alexandre Poitevin, mais sur un plan semi-circulaire. Le massif de maçonnerie date de cette époque ainsi que les neuf bouches moulées en forme de têtes de lion, d’où l’autre patronyme qui lui est attribué de “Fontaine des neuf Fontaines” et qui est à l’origine du nom de la place où elle se situe. Un escalier droit pourvu de rampes en fer forgé assure l’accès en contrebas à une esplanade autour de laquelle s’étire une rigole alimentée par les neuf têtes de lions. Au-dessus un regard permet de visualiser l’écoulement de la source dans le mur de soutènement.