La Fontaine Notre-Dame de Rumengol La Faou
Le Faou vient du breton « faou » (hêtre) ou de « pou, pagus » (pays). Le lieu-dit Rumengol aurait été un centre religieux des Osismes, un des peuples gaulois des Celtes armoricains dont le territoire correspondait à peu près à celui du département actuel du Finistère. D’après la légende, Gradlon et Gwénolé sauvés des eaux après l’engloutissement de la ville d’Ys (sorte d’Atlantide bretonne), s’installèrent à Rumengol, convertirent les druides et bâtirent une chapelle, le culte païen étant remplacé au Vème siècle par le culte chrétien.
La chapelle était célèbre au Moyen-Âge. Le Grand Pardon de Rumengol (Notre-Dame de Tout remède) est un des pèlerinages les plus connus de Bretagne qui se déroule deux fois par an pour la fête de la Sainte-Trinité et pour l’Assomption. Il ne fut que brièvement interrompu par la Révolution française. La Fontaine de Dévotion dite de Notre-Dame est située à une cinquantaine de mètres de la chapelle. Elle est encaissée, accessible par deux escaliers latéraux et pratiquement invisible de la route. La source est protégée par une construction datant de 1792, avec pignon triangulaire et ouverture en ogive. Elle abrite deux statuettes, l’une de saint Fiacre, l’autre de saint Guénolé et un bas-relief de l’Annonciation réalisé en kersanton.
Cette fontaine considérée comme Universelle était accompagnée de plusieurs rites:
- – Fontaine de la Mort lorsque le pèlerinage destiné à guérir le malade était inefficace, le pèlerin revenait à la fontaine pour y puiser l’eau et la verser sur les paupières du moribond, lequel était libéré des ses douleurs.
- – Fontaine Oraculaire, puiser l’eau de la fontaine et en verser quelques gouttes sur les yeux du malade qui devait soit se rétablir aussitôt, soit mourir, dans ce dernier cas pour abréger son agonie, les pèlerins devaient faire trois fois le tour de la chapelle, pieds nus, dans le sens contraire du soleil.
- – Fontaine Marieuse, lors des pardons de la Trinité et de l’Assomption il fallait passer la nuit dans la chapelle puis se rendre pour jeter une épingle dans la fontaine avant le lever du jour. Si cette dernière coulait le mariage se ferait dans l’année si elle flottait il faudrait attendre l’année suivante.