La Fontaine Notre-Dame des Fiévroux d’Aucey-la-Plaine
Au patronyme d’Aucey en 1927, il a été ajouté la Plaine afin d’éviter les confusions avec le bourg d’Auxais situé dans le même département. Le Couesnon qui se jette dans la baie du Mont-Saint-Michel passe en bordure de la commune. Il existait au XIIème siècle une église dont il ne subsiste aucun élément. L’édifice religieux que l’on peut voir aujourd’hui daterait du XVIIIème siècle. Non loin du château de Crenne il existe une chapelle accompagnée d’une fontaine.
Dans le ravin en contrebas de la chapelle, se dissimule dans la végétation, une source miraculeuse. Elle est incluse au fond d’une construction cylindrique et protégée en surface par un édicule en cul de four réalisé en pierre et fermé par une grille. Le fronton triangulaire est percé d’une niche abritant une statue de la Vierge tenant l’enfant Jésus dans ses bras. Autrefois au milieu des bois, l’ensemble chapelle fontaine est aujourd’hui, après les défrichements des siècles passés au milieu des champs. Pour y accéder, le chemin est en partie privatif pour l’emprunter il faut l’autorisation du propriétaire .
Les origines de la chapelle sont imprécises. Selon la tradition, un oratoire aurait été érigé à l’emplacement de la source aux vertus curatives à une époque ou la fièvre des marais décimait la population. Vers le Vème siècle des familles fuyant la côte exposée aux raids des envahisseurs anglo-saxons se fixèrent sur les terrains marécageux des bords du Loison affluent rive droite du Couesnon. L’insalubrité des eaux provoqua des fièvres dévorantes, les habitants découvrirent dans les bois une source dont l’eau pure guérissait celles-ci. Ils érigèrent en ce lieu un oratoire placé sous la protection de la Vierge et qui reçut le nom de Notre Dame de Fiévroux. Le site était un lieu de pèlerinage très fréquenté, une chapelle fut construite au XVIème siècle. La niche logée dans le retable accueille une statue en pierre de la Vierge, couverte d’un manteau blanc brodé.
Cette statue possède une histoire particulière. A l’époque où la chapelle était en ruine, une personne dissimula la statue afin de la soustraire à la vindicte des révolutionnaires.
Madame Gillot fille de Toussaint Chauvin exploitant la ferme de la Provostière a témoigné en février 1875 auprès de la marquise de Verdun des éléments suivants :
“Un jeune garçon qui travaillait à la Prévostière, avait remarqué que chaque matin l’un des moutons allait s’agenouiller auprès d’un aulne couvert de lierre, qui poussait dans le vallon de Fiévroux. Intrigué il s’approcha de l’arbre et découvrit sous le lierre une représentation de la Sainte-Vierge. Prévenus, ses maîtres firent venir l’abbé Tullé, alors curé d’Aucey, qui décida d’emmener la statue dans l’église paroissiale. Le lendemain du transfert, le petit berger trouve à nouveau le mouton agenouillé près de l’aulne : la statue avait quitté l’église et était revenue à Fiévroux. Il fut alors décidé de relever les ruines de la chapelle. Peu de temps après le garçon fut pris d’une forte fièvre qui mit ses jours en grand danger. Sa mère alla prier Notre-Dame des Fiévroux et le petit pâtre fut guérit instantanément”. C’est après cet événement que Monsieur de Verdun de la Crenne fit rebâtir la chapelle qui existe encore aujourd’hui et bénéficie d’un entretien régulier.