Photos prises en mars 2017

 

 

La Fontaine Notre-Dame du Guiaudet de Lanrivain

 

En 1692 une grande famine sévissait dans le pays, un dénommé Claude Allain, exerçant le métier de tailleur au bourg de Coatcoustronnec, aujourd’hui « Le Guiaudet », se rendait au moulin avec ses dernières économies. Soudain la Vierge lui apparut et lui dit : « Je veux qu’une chapelle soit bâtie en ce lieu en mon honneur… ». Le brave homme s’empressa de transmettre le message de Marie au recteur de Bothoa, Messire Grégoire Raoul. Par deux fois il fut éconduit par ce dernier, qui devint subitement aveugle. Se rendant au lieu des apparitions, où l’on venait de découvrir une statue de Notre-Dame, il recouvra la vue. Afin d’abriter cette statue, un oratoire fut édifié, ainsi commencent les premiers pèlerinages. La construction de la chapelle débute en 1693, suivie en 1920 de celle du campanile dans lequel en 1925 un carillon de seize cloches est installé.

Depuis la deuxième guerre mondiale, non entretenu le mécanisme détérioré par le temps avait fait tomber le carillon dans l’oubli. En 1963 un système électrique est aménagé, il permet la commande des cloches à partir d’un clavier installé dans la tribune de la chapelle. Ce carillon est unique en Bretagne, les airs joués sont issus du répertoire populaire de Bretagne.

Le sanctuaire de Notre-Dame du Guiaudet abrite également une fontaine double à l’endroit où la Vierge, comme l’indique les éléments inscrits sur l’édifice, est apparue à Claude Allain.

L’ensemble a vu le jour en 1881 grâce à François Marie Daniel chanoine recteur dont il est fait mention sur la construction. Cet initiateur décédera quatre mois après la fin des travaux. Dans l’enclos les deux petits bassins situés devant les fontaines servaient aux pèlerins pour se laver les pieds avant de prier devant les deux statues placées dans les niches surplombant les deux fontaines principales, celle de gauche porte gravée la mention « MONST RAT ESSE MATREM », elle accueille une représentation de la Vierge celle de droite une représentation de Saint-Jean Baptiste et la gravure suivante « SANCTEIOANNES BAPTISTAORAPRO ». Le jour du Pardon de nombreux fidèles se mouillent les yeux pour les soigner ou les protéger, les mères manquant de lait pour nourrir leur enfant s’y rendent également. Les pèlerins lancent une pièce dans l’eau si celle-ci tombe dans un trou percé au fond de la fontaine, leurs voeux ont une chance d’être exaucés.

Sur le site est tracé un chemin de Croix extérieur inauguré le jour du Pardon le 6 mai 1928. Il a été installé à l’initiative de l’abbé Le Bosco recteur de Lanrivain. Sur des piles sont disposés deux par deux des tableaux représentant les différentes stations. Cette résolution fut adoptée en raison de l’impossibilité, le jour du pèlerinage, des participants à continuer leurs dévotions, la chapelle étant trop encombrée. Ce type de chemin de Croix est assez rare.