La Fontaine Place de la Mairie de Neuvy-Saint-Sépulchre
Neuvy (le nouveau bourg) fut implanté à l’époque Gallo-romaine, en raison d’un gué de la Bouzanne, sur la voie antique de Néris-les-Bains à Argenton, via Chateaumeillant. Au Haut Moyen-Âge, une paroisse fut constituée et vouée à Saint-Pierre. Le bourg devint bientôt si important qu’une seconde paroisse naquit sous le patronage de Saint-Etienne. Sépulchre fait référence à la construction au XIème siècle de la Basilique une des rares copies qui nous soient parvenues du Saint-Sépulcre de Jérusalem.
Le “h” au Sépulcre de Neuvy n’est pas une erreur de graphie. Il a été ajouté par les clercs médiévaux pour souligner la splendeur des lieux. En effet, ce “Sépulchre” est la concaténation des mots “sépulcre” et de l’adjectif latin “pulcher” qui signifie beau. En 1808 la collégiale devint église paroissiale.
En 1917, le notaire donne lecture des dernières volontés de Madame Grouard :
Ceci est mon testament :
“Je soussignée Marie Françoise Tétu, rentière demeurant à Paris, rue Ribouté n°6, veuve de Monsieur Isidor Julien Gouard, déclare par le présent écrit renfermant mes dernières volontés, faire les dispositions suivantes : Pour me conformer aux volontés exprimées par mon cher mari, quelques temps avant sa mort le 14 décembre 1900.
Je donne et lègue à la commune de Neuvy Saint Sépulchre (Indre) une somme de vingt mille francs. Cette somme sera affectée à l’édification d’une fontaine publique à dresser autant que possible au centre du pays, vers la Place de la Mairie et qui sera pourvue d’eau potable.
Cette fontaine portera l’inscription suivante : Fontaine publique érigée à la mémoire de mes chers parents – Leur fils reconnaissant Julien Grouard.”
Les conditions du testament ne pouvant être réalisées qu’après la cessation des hostilités, le Conseil demande à M. le Préfet que la somme de 20 000 francs en attendant soit employée à l’achat à un an de bons de la Défense nationale. Cette opération sera renouvelée pour le capital et les intérêts produits en 1919, en 1921. En 1922, Monsieur le Sous Préfet refuse le nouvel achat de bons de la Défense Nationale, Monsieur le Maire propose alors l’achat de Rente sur l’Etat à 3% nominatif avec réserve de pouvoir vendre pour l’exécution des travaux. En 1931, Monsieur le Maire donne connaissance au Conseil des démarches qu’il a faites et des renseignements obtenus au sujet de l’édification de la Fontaine pour le Legs Grouard. De ces renseignements il ressort que la commune à tout intérêt à faire elle même les travaux nécessaires à l’exécution du legs. Le projet de M. Charraud, qui débute par le forage d’un puits au champs de foire est adopté. Lorsque ledit puits sera creusé et qu’il sera possible de se rendre compte de la quantité d’eau et de la hauteur de son niveau, les travaux seront faits en conséquence. Ce puits sera mis en adjudication aussitôt les publications faites. En Février 1934, Monsieur le Maire fait connaitre au Conseil que dans une prochaine séance, un devis sera présenté au sujet de l’installation de la fontaine. Trois projets sont proposés, c’est le projet numéro 1 qui est retenu : Amenée d’eau (du puits de la Place Clémenceau par siphonnage) achat de la fontaine pour une somme de 36 120 francs.
L’édifice que l’on peut voir aujourd’hui est constitué d’une colonne de métal s’élevant au centre du bassin en pierre. Au sommet repose une statue représentant semble-t-il une déesse égyptienne, sous ses pieds l’eau s’échappe par la bouche de dix têtes à visage humain. Sur le socle figure bien l’inscription exigée dans le testament de Madame Grouard.
Nous remercions La Mairie de Neuvy-Saint-Sépulchre pour les copies des délibérations des divers Conseils Municipaux qu’elle nous a aimablement adressées, et qui nous ont été d’une grande aide.