La Fontaine Place Jean Jaurès de Châteldon
Le patronyme du village aurait pour origine le nom latin médiéval Castrum Odonis, qui deviendra avec le temps Chatel-Odon c’est-à-dire le château d’Odon. En 1200 il appartenait à la famille de Saint-Gérand, vassale des sires de Bourbon. A partir du XIIIème siècle, la cité devient un centre économique grâce à la présence d’industries coutelières. La peste au XIVème dévaste la population dont les survivants auraient fui à Tiers emportant avec eux l’industrie coutelière.
Le XVème siècle est celui de la construction des maisons à pans de bois comme la maison Sergentale ( la plus ancienne de la ville) à l’entrée de la rue des Boucheries principale lieu de concentration de l’activité commerciale.
C’est également à cette époque que l’ancienne pharmacie, place Jean Jaurès est réalisée. Elle abrite aujourd’hui des expositions temporaires. Un panneau sur la façade, nous fournis quelques éléments sur la restauration de ce bâtiment : « Le Groupe du Louvre présidé par Monsieur Jean Taittinger, a fait don de cette demeure en 1992 à la fondation Josée et René de Chambrun. Sa complète restauration a été financée à parts égales par le Groupe du Louvre et la Fondation. Les artisans, guidés par Monsieur Raphaël Bruny, architecte et Madame de Cardaillac, étaient ceux qui avaient assuré, sous l’inspiration de Josée Laval de Chambrun, la complète restauration de la Maison Sergentale, peut-être une des plus anciennes maisons de France. » En 1931, le château devient la propriété de Pierre Laval, né à Châteldon. Il appartient maintenant à la fondation de Chambrun du nom du mari de Josée Laval, fille unique de l’ancien chef du gouvernement du Régime de Vichy.
Sur le pavage de la Place Jean Jaurès murmure une fontaine. Au centre du bassin octogonal se dresse une pile carrée au chapiteau sommé d’une petite pyramide. Sur chaque face l’eau est distribuée par un dégorgeoir sortant le la bouche d’un soleil à visage humain. Cette eau n’est en rien comparable à celle de la source qui aujourd’hui est produite en petite quantité et dont les vertus sont connues depuis le XVIIème siècle. Le docteur Fagon médecin de la Cour, recommande dès 1650 l’eau de Châteldon à Louis XIV. Conquis par ses bienfaits, le Roi Soleil fait venir régulièrement des bonbonnes de cette eau pour son usage quotidien à Versailles. En 1778 le Docteur Desbrest Conseiller du Roi Louis XVI et Médecin des armées publie un traité qui met en évidence les propriétés des eaux gazeuses de Châteldon. Au XIXème siècle on tente d’y développer le thermalisme avec la création d’un établissement de bain à proximité des sources. Trop proche de Vichy, il ne connaîtra pas le succès espéré, mais l’eau de Châteldon continuera d’être distribuée. Le débit des sources est limité, seulement un million de bouteilles est produit par an, c’est l’eau des grandes tables, elle est vendue dans des épiceries fines, chez des cavistes et dans les grands restaurants.