La Fontaine Saint-Aignan de Beaune-d’Allier
Beaune d’Allier viendrait de Belna, du nom de Belno (dieu gaulois), emplacement certain d’un temple à Bélénos et Minerve sur une source à l’emplacement de la chapelle Saint-Porcien. Saint-Aignan naquit dans une noble famille chrétienne, réfugiée à Vienne. Jeune il se fit ermite dans une grotte de la région, puis il se plaça sous la conduite de Saint-Euverte, évêque d’Orléans auquel il succéda à la tête de cet évêché en 391.
Madame Meritet Présidente de l’Association “Beaune Accueil au fil du temps” nous a aimablement transmis les éléments historiques suivants concernant la fontaine Saint-Aignan, implantée dans un beau cadre très bien entretenu, à environ cent cinquante mètres du bourg en direction du lieu-dit “Les Sauvages” :
“C’est une fontaine intarissable et qui ne gèle jamais. Elles est située sur un tertre et était autrefois le but d’une procession, le jour de la fête de Saint-Aignan le 17 novembre. La fontaine est surmontée de la statue du saint et qui a dû remplir un rôle de protection. Les eaux passaient pour avoir la vertu de guérir les maladies de la vue. Les survivances du culte antique paraissent s’être perpétuées jusqu’au 19ème siècle si l’on en juge par l’afflux de pèlerins qui, à cette époque, venaient soigner leurs maux d’yeux à la source sacrée. D’autres fontaines sont dédiées à ce Saint en particulier à Brinon sur Sauldre et Ivoy le Pré.
La légende veut que Saint-Aignan, illustre évêque d’Orléans, partit pour Arles demander du secours à Aétius, chef de l’armée romaine, afin de s’opposer à l’invasion d’Attila qui ravageait les Gaules. Il traversa le bourbonnais et d’après la tradition locale, fit étape sur le territoire de Beaune, près de la voie romaine qui va de Chantelle à Néris et qui passe par le bourg de Beaune. La région était une forêt, fraîche et silencieuse, très favorable au repos et à la prière. Saint-Aignan aurait fait jaillir la source en jetant son marteau. Une autre version veut que cette fontaine ait été découverte par le Saint lors de son passage en frappant le sol de son bâton. Il y aurait fait boire son cheval à demi aveugle et sujet à de violentes coliques. Après avoir bu, l’animal se trouva revigoré.
Outre sa qualité guérisseuse des yeux, la fontaine Saint-Aignan possédait un autre aspect, reliquat probable d’un ancien culte de fécondité, bien édulcoré. Lorsqu’une jeune fille désirait se marier, il lui suffisait de rêver et de voir en apparition le bon saint. Mais si celui-ci levait le doigt, la donzelle devait encore attendre une année. Il faut voir dans cette expression le vestige d’un culte païen, le doigt ayant un aspect phallique, tout autant que le bâton du Saint. Une analyse des eaux a été effectuée en 2004 : ces eaux sont très peu minéralisées, mais l’élément le plus intéressant (à condition qu’il ne s’agisse pas d’une contamination par une tuyauterie) est la présence de zinc à concentration non négligeable (c’est un des éléments actifs en dermatologie des eaux de la Roche Posay).”
Nous remercions Madame Janine Meritet, Présidente de l’association “Beaune Accueille au fil du temps”, pour les informations concernant cette fontaine qu’elle a eu l’amabilité de nous transmettre.