La Fontaine Saint-Bernard de l’Abbatiale du Buisson-de-Caldouin
En 1974 les communes de Cadouin, le Buisson-Cussac, Paleyrac et Urval s’associent pour donner naissance à la nouvelle commune du Buisson-de-Cadouin. Le patronyme de Cadouin était apparu au XIIème siècle suite à la fondation en 1119 par Giraud de Salles d’une abbaye, qui deviendra cistercienne au XIII siècle, et sera ainsi la onzième abbaye de l’ordre cistercien. Malgré son appartenance à l’ordre de Cîteaux, elle conserve ses traditions et ses usages particuliers. Elle sera prospère au XIIème et XVIIIème siècle, par la dévotion du suaire qui aurait été rapporté de Terre Sainte par le Comte de Toulouse au XIIème siècle et qui a entraîné de nombreuses donations. Pendant la guerre de Cent ans la relique est mise en sécurité à Toulouse, à son retour à Cadouin le site deviendra un lieu de pèlerinage très important. L’église abbatiale de style roman, dont les piliers sont ornés de végétaux ouvragés, ce qui est rare dans les abbayes cisterciennes, est consacrée en 1154.
Cadouin sanctuaire de pèlerins grâce au Saint-Suaire a inspiré la décoration de l’abbatiale, parmi celles-ci la fresque de la Résurrection datant du XVIème siècle qui orne la voûte du chœur.
La relique, véritable trésor avait été placée en lieu sûr par les moines dans un coffret suspendu par des chaînes (elles sont toujours visibles, sans le coffre) au plafond de l’abside.
Suivant les époques le succès du pèlerinage est variable, à la Révolution les moines quittent l’abbaye, les pèlerinages sont interrompus et les biens vendus. En 1866, Monseigneur Dabert, les relance sous la forme des grandes ostensions du mois de septembre réunissant des milliers de personnes. En 1934, l’authenticité de la relique est remise en cause par un expert, le linge est en fait un tissu musulman réalisé au XIème siècle pour Musta Ali, un calife égyptien, ce qui amena la suppression du pèlerinage.
A l’extérieur de l’édifice religieux coule une fontaine au bassin trilobé, placée sous la protection de Saint-Bernard. La pile de section carrée sur laquelle repose la représentation du Saint est ornée dans ses angles de colonnes encastrées. Le bas du chapiteau est décoré d’une rangée de petits losanges, et de modillons. La face avant de l’édifice porte un écusson sur lequel figure une date difficile à déterminer du fait de l’érosion des chiffres. La fontaine ne coule plus avec au dessus du dégorgeoir la mention suivante : « eau non potable », mais à l’arrière de la pile, une petite borne est munie d’un robinet au dessus un écriteau indique « eau potable ». Une autre précision figure sur cet édicule, « le site fait partie du circuit des abbayes cisterciennes ». En outre l’abbaye de Caldouin est mentionnée sur les Chemins de Saint-Jacques de Compostelle en France qui ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.