Photos prises en mars 2025

 

 

La Fontaine Saint-Cadou de Gouesnac’h, Finistère

 

La chapelle du XVIème siècle de style gothique, est dédiée à Saint-Cadou ou Cado. Ce moine originaire du pays de Galles né vers 497, serait à l’origine de la fontation de l’abbaye de Llancarfan, pays de Galle et d’un monastère à Cambuslang en Ecosse. Il traverse la manche pour venir dans le pays de Vannes où il fonde un monastère sur l’île, appelée depuis Saint-Cado, dans la rivière d’Etel. Selon la légende cette île était infestée de serpents qu’il réussit à faire fuir. Revenu dans son pays il protégea ses compatriotes bretons contre les envahisseurs saxons et fut assassiné par ces derniers. La chapelle de Gouesnac’h qui lui est dédiée était en ruine en 1874, elle a été entièrement restaurée.

La façade ouest , percée d’une porte à nervures gorges et accolade est surmontée d’un clocher gothique. Le côté midi a aussi une porte anse de panier de même style que celle de l’ouest. Au bas des rampants des pignons , différents animaux, un lion, un singe….

Au transept nord, une fenêtre à quatre baies au dessus de laquelle figure une écusson dont il est difficile de décrypter l’inscription.

Du côté midi à proximité de la chapelle est installé un oratoire carré ouvert sur le devant et sur les deux côtés.

Au fond un autel en pierre, où l’on pouvait célébrer la messe le jour du Pardon, la foule trop nombreuse ne pouvant être contenue dans la chapelle.

Le calvaire situé sur le placître de la chapelle est constitué d’une croix montée sur un piédestal formant autel.

 

Sous la branche de la croix deux anges recueillent dans des calices le sang coulant des plaies du Christ.

La fontaine est située dans le périmètre immédiat de la chapelle. Il s’agit d’un édicule à mur pignon à deux pentes avec une voûte profonde ouverte par une arche en anse de panier. Le bassin déborde de l’édicule, l’enclos de petite dimension est encadré de murets. A l’intérieur sur le mur du fond une petite stèle qui autrefois devait accueillir une représentation du Saint protecteur, mais ornée lors de notre visite de fleurs de camélia. Les eaux de cette fontaine sont réputées guérir les maladies de peau (furoncles, eczéma, etc) mais aussi la surdité et les otites, les pèlerins offraient en échange une poignée de clous. Elle possédait aussi le pouvoir de donner la force aux lutteurs, pour obtenir ses bienfaits ils devaient y faire des ablutions nocturnes.

Tous les ans lors du Pardon se déroulait un tournoi de luttes, Saint Cadou étant reconnu comme le Saint-Patron des lutteurs depuis les temps les plus lointains. Chaque commune des environs désignait son meilleur lutteur pour les combats de la Saint-Cadou, le vainqueur emportait pour prix de sa victoire une chemise de lin écru ou bien quelques mouchoirs. A la suite des incidents de 1865 ayant entraîné la mort de plusieurs lutteurs Bigoudens, le tournoi resta interdit pendant un siècle, toutefois ils continuèrent pendant cette interdiction. Ces luttes ont conservé leur attrait en 2024 le tournoi, ouvert à tous les lutteurs s’est déroulé le 4 août.