La Fontaine Saint-Cornély
La Fontaine Saint-Cornély
Photos prises en mars 2011

 

 

La Fontaine Saint-Cornély de Carnac

 

 

Le nom de Carnac proviendrait de Cairn ou Carn qui signifie butte ou élévation. Les origines de la cité se perdent dans la nuit des temps, mais la période néolithique (4 600- 2 000 ans avant JC) est celle qui a laissé le plus de richesses grâce aux monuments mégalithiques, qui témoignent d’un lieu de culte important et d’une culture qui a travaillé les pierres à l’aide d’une technique inexplicable et les a érigées selon les lois cosmiques.

Dans son livre “Guide des cent dix sept fontaines sacrées de Bretagne ” Daniel Spoerri, nous fait part des éléments suivants : “Les druides, ces prêtres celtes du feu et de l’eau, ont superposé la culture mégalithique et leur religion naturelle, dans laquelle on vénérait un dieu “Cernunos”, dont le nom signifie “Cerf”. Le nom de Saint-Cornély et la vénération de l’ensemble des bêtes à corne proviennent de ce dieu Cernunos. Dans le calendrier breton Saint-Cornély n’est même pas mentionné, c’est Saint-Herbot qui est en charge des bêtes à cornes. Plusieurs légendes entourent ce saint.
Dans l’une d’elles on retrouve Saint-Cornély poursuivi par des soldats païens alors qu’il était Pape, à Rome. Il marchait devant eux accompagné de deux bœufs qui portaient ses affaires et lui-même lorsqu’il était fatigué. Un soir, il gagna un village où il voulait faire une halte. Mais lorsqu’il entendit une jeune fille offenser sa mère, il poursuivit son chemin. Il arriva dans un petit village situé au pied d’une haute montagne. Devant lui s’étendait la mer, et derrière lui, les soldats qui s’étaient rangés en ordre de bataille l’assaillirent. Il se retourna vers eux et les métamorphosa en une armée de pierre. Ces soldats seraient aujourd’hui les alignements de Carnac.

Une variante de cette légende raconte qu’à cette époque Saint-Cornély prêchait en parcourant le monde dans une charrette tirée par deux bœufs. Aussi, les soldats païens voulaient-ils le tuer. Ils le poursuivirent, mais saint Cornély gagna Carnac, se cacha dans l’oreille de l’un de ses bœufs et métamorphosa les soldats païens en pierres.

Bientôt, de nombreux pèlerins vinrent de tous les pays pour obtenir de Saint-Cornély la guérison de leurs bœufs malades. Il les exauça tous, en mémoire des deux bœufs qui lui avaient rendu un si précieux service alors qu’il était en fuite vers Carnac. Son pardon célébré le deuxième dimanche de septembre était l’un des plus importants de la région. Les pèlerins s’agenouillaient dans l’église devant les reliques du saint, puis faisaient le tour de la fontaine. Les mendiants et les enfants de Carnac qui les suivaient à la sortie de l’église se chamaillaient pour savoir à qui ils remettraient les vases remplis d’eau, en échange d’une aumône. Les pèlerins plongeaient les mains dans ces récipients, se lavaient le visage, et les mains puis levaient les bras au ciel, afin que l’eau leur coule le long du corps. Les paysans regroupaient leur bétail par village et le menaient au pèlerinage de Saint-Cornély. Il faisait d’abord le tour de l’église puis se rendaient à la fontaine dont on versait l’eau sur la tête des bêtes. Nombreux étaient ceux qui assuraient que les bêtes auraient fait le pèlerinage d’elles-même si on ne les y avait pas conduites. Souvent les pèlerins donnaient du grain, de l’argent et aussi du bétail en offrande”.

La fontaine située à l’ouest de l’église Saint-Cornély a été pendant longtemps un point d’eau important pour les habitants. L’édifice actuel date du XVIIème siècle, en contrebas du sol, il est entouré d’un muret formant un enclos. On y accède par quatre escaliers. Cette fontaine à arcade avec ordre dorique est surmontée d’une sorte d’obélisque terminé par une sphère portant une croix métallique. Le mur plein porte sur un socle situé à mi-hauteur, une statue de Saint-Cornély. Afin de protéger la source, des grilles ont été installées sur les trois côtés ouverts ce qui rend difficile la vision de cette représentation du saint.

 

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