La Fontaine Saint-Eutrope de Favars
L’histoire de la fontaine de Favars ci dessous est extraite de :
« L’histoire très ancienne du village de Favars des origines jusqu’au Moyen-Âge »
rédigée par Madame Guély Présidente de la société Scientifique et Archéologique de Corrèze, qui nous a fort aimablement donné l’autorisation de retranscrire son texte concernant la Fontaine Saint-Eutrope.
«C’est une fontaine curative censée soigner certaines maladies. …. Au moment de la Christianisation les évêques et les prêtres interdisent le culte des fontaines, des arbres, des pierres levées, mais ces pratiques malgré les punitions se poursuivaient. La fontaine est christianisée et baptisée « Saint-Eutrope ». Saint-Eutrope est un évêque de Saintes qui n’a rien à voir avec les fontaines de la région. Dans les idées populaires, Saint-Eutrope s’occupe des estropiés, Saint-Clair des gens ayant mal aux yeux, ce sont de simples calembours. L’abbé Poulbrière dans son dictionnaire des paroisses dit que la fontaine s’appelle Saint-Martial, Saint-Marcel ou Saint-Eutrope, mais il ne sait pas très bien…..Il doit confondre avec la fontaine Saint-Martial de Venarsal où Saint-Martial est venu et a fait boire son cheval…..Mais la fontaine s’appelle bien Saint-Eutrope. Saint-Eutrope avait une chapelle et une cloche dans l’ancienne église. La procession et la fête votive sont dédiées à Saint-Eutrope. »
La légende de la fontaine du XIVème siècle nous est retranscrite et commentée par Madame Guély a l’aide des éléments qu’elle a recueilli dans (la revue Limouzy parue il y a une centaine d’années) mais qui mélange plusieurs thèmes concernant les fontaines.
«Le lieu est décrit. C’est un vieux manoir orné de couteaux de chasse. Dedans vit un seigneur qui s’appelle Alibert (ce n’est pas un nom très moyenâgeux). Il est barbu (ce qui n’est pas courant au Moyen Âge). Il a cinquante ans et est marié à Aygueline. Son trisaïeul s’appelle Archambaut. Alibert et Archambaut ne paraissent pas dans la généalogie des seigneurs de Favars.
Il y a la peste dans la région et il décide d’aller avec ses vilains (Le mot vilain est plutôt un terme du XVIIème siècle) à Tulle pour participer à la procession de la Lunade créé à cause de la peste. Il arrive le premier avec ses vilains, mais cela n’arrête pas la peste. Il est curieux qu’il soit allé à Tulles car Favars et ses seigneurs sont rattachés à la Vicomté de Turenne et l’abbaye de Beaulieu . Ils seraient allés à Beaulieu pour se mettre sous la protection de l’abbé et lui rendre hommage et non pas à Tulle.
La peste ne s’arrêtant pas, il décide d’aller à la chasse avec son page qui s’appelle de Bar. C’est une famille connue sur Malemort/Saint Germain les Vergnes au XVIème et XVIIème siècle. Il rencontre un sanglier, le rate et se retrouve tout seul. Il poursuit seul cet énorme sanglier. Il est dans une prairie près d’une fontaine et fatigué s’endort prêt de la fontaine de Favars. Il rêve que son ancêtre persécuté par son frère vient le voir et lui dit qu’il lui faut aller chercher ses ossements près de la chapelle. Il va chercher les ossements mais il faut que ce soit un ermite du côté de Poissac qui doit transporter les reliques de la chapelle à la fontaine. Il sera aussi chargé de baptiser la fontaine de « Saint-Eutrope ».
“Dans les légendes, toutes les fontaines sont découvertes par les chasseurs ou les ermites et il y a sous la fontaine des ossements où sous la terre il y a des choses qu’il ne faut pas toucher. Au XVIIème siècle on aimait rattacher des vieilles légendes à des faits historiques. « La légende c’est la légende et l’histoire l’histoire » et la fontaine est sûrement très ancienne et a dû porter un autre nom”.