Photos prises en octobre 2022

 

 

La Fontaine Saint-Firmin de Jaure

 

Jaure fait partie du Landais, région naturelle du Périgord, située dans le sud-ouest du département de la Dordogne. Le territoire de la commune fut occupé par les Gaulois et les Gallo-Romains, la première mention écrite sous la forme « Jaure » apparaît en 1380. C’est au cours de la seconde moitié du XIIIème siècle que le regroupement de l’habitat se serait effectué, autour de l’église Saint-Firmin édifiée au XIIème siècle. La genèse de cet édifice est complexe, on y trouve un exemple d’une église romane très largement retouchée à l’époque gothique. Un très important remaniement fut effectué au XVIème siècle, l’église ayant eu comme le château à souffrir des Guerres de Cent Ans et de Religion. Dans la première moitié du XIXème une restauration générale fut réalisée. L’édifice, inscrit au titre des Monuments Historiques, se compose d’une nef à deux travées voûtées d’ogives et séparées d’un arc doubleau qui se termine par un chœur à chevet plat.

 

 

Les deux chapelles latérales réalisées au XVIème siècle sont logées dans l’épaisseur des murs, l’une d’elle dispose d’une statue représentant Saint-Firmin.

 

La partie ouest du chœur est surmontée d’un clocher carré. A proximité de l’église l’entrée du château, ce dernier a probablement été reconstruit au XIVème siècle ,

 

les tours rondes ont été ajoutées au XVème siècle, l’ensemble était protégé par un mur d’enceinte. Des transformations ont été effectuées les siècles suivants, le corps du logis principal a été reconstruit au XIXème siècle. C’est une propriété privée ayant appartenue à cette époque au général Nikolaï Obroutcheffe (1830-1904) signataire d’un traité d’alliance franco-russe de 1892 avec le général Raoul de Boisdeffre. Marié à Marie Léontine Millot rencontrée à Paris, Nikolaï Obroutcheffe acheta le château en 1891 dans lequel tous les ans il passait ses vacances, il y prit sa retraite en 1898 et y décéda en 1904.

Face à l’église qui domine la place Nikolaï Obroutcheffe, on peut apercevoir de l’autre côté de la rue la fontaine Saint-Firmin, aussi appelé Saint-Fer. Cette fontaine aux eaux miraculeuses faisait l’objet d’un culte très ancien. La réputation de son eau guérisseuse était un lieu important de pèlerinage et serait à l’origine du développement du village. Les malades venaient s’y laver et l’on y plongeait les jeunes enfants. Au début du XXème siècle, une petite fille aurait retrouvé la parole grâce à cette eau miraculeuse. La fontaine était autrefois située dans le parc du château où elle prend sa source, elle a été déplacée pour être accessible aux habitants du village. Quelques marches donnent accès en contre bas de la route au bassin de la source surmonté d’une statue du Saint Protecteur. Le lavoir qui lui a été adjoint a été restauré en 1991-1992.

Saint-Firmin serait selon certains historiens le premier évêque d’Amiens et aurait été martyrisé au IVème siècle. La base de cette biographie serait un écrit du IXème siècle, qui mentionne que le sénateur Firmus conduisait son fils, le futur St-Firmin, au temple de Jupiter à Pampelune en Espagne lorsqu’il rencontra le prêtre chrétien Honestus qui lui parla de Jésus et l’amena à son maître Saint-Saturnin, qui converti en quelques jours une quarantaine de milliers de personnes dont le futur Saint-Firmin. Firmin devenu prédicateur reçu à 29 ans le sacre épiscopal (ordination d’un évêque). Il évangélisa l’Aquitaine, l’Auvergne , le Beauvais. Il se réfugia à Amiens, le gouverneur païen qui redoutait les trop nombreux chrétiens de la région le fit arrêter et discrètement assassiner. Les miracles de Saint-Firmin sont relatés dans des scènes sculptées sur la clôture du chœur de la cathédrale d’Amiens.