La Fontaine Saint-Joseph de Plessé
La voie romaine allant de Vannes à Blain passait par le bourg de Plessé, la région fut pillée et dévastée par les Normands, puis pendant la guerre de Cent Ans. Durant les guerres de religion le territoire de Plessé est dominé par la famille des Rohan de Blain et devient alors un refuge pour les protestants. Les membres de l’église réformée de la région se réunissaient souvent au château de Plessé. Le 21 juin 1863, Dresny qui n’était qu’un petit village au nord de Plessé a été canoniquement érigé en paroisse. Selon les archives départementales, il existait une chapelle construite à une époque indéterminée par Joseph Calan, petit seigneur qui dédia cet édifice religieux à son Saint-Patron. Le patronyme de Calan a subsisté et désigne le village où a été érigé le monument dédié à Saint-Joseph. Au cours de la tourmente révolutionnaire, la chapelle disparut, les pierres retrouvées dans un champ ont servi de socle à un calvaire érigé au lieu dit « La Montang » près de Calan.
A la fontaine Saint-Joseph, le premier miracle aurait eu lieu vers 1850, un paysan venant du village de Guély avec un attelage sur lequel était installée sa fillette infirme passait en cet endroit où coulait une fontaine couverte de buissons et de ronces. La fillette demanda à son père de s’arrêter. Elle avait vu au-dessus des ronces une tige fleurie….c’était un lys blanc. Tous les deux contemplèrent cette chose incroyable et soudain la petite fille descendit seule de la charrette et partit à pied devant l’attelage….elle était guérie. Ils allèrent aussitôt annoncer la nouvelle au chapelain de Calan qui fit la relation entre le lys blanc et Saint-Joseph.
A partir de cette époque, la dévotion à Saint-Joseph se fit grande en ce lieu.
La Fontaine dont il est le protecteur a été mise en valeur en 1892, par l’Abbé Apiais curé de la paroisse qui fit exécuter une route d’environ 400 mètres pour accéder à ce qui n’était alors qu’un trou d’eau sous les ronces et qu’il désirait mettre en valeur. Les divers travaux ont engendré une dépense de 3500 francs. Depuis cette époque plus de vingt guérisons miraculeuses ont été enregistrées. Les premiers pèlerinages à la fontaine furent instaurés par Monsieur le curé Massé, le 19 mars 1897 et le 3ème dimanche après Pâques, depuis ce pèlerinage se renouvelle chaque année.
La fontaine que l’on peut voir aujourd’hui est sise dans un enclos avec six piliers chacun accueillant une statue, entre autre : la Vierge Marie, Saint-Joseph et l’Enfant Jésus, Saint-Marc, Saint-Luc…..
La source est protégée par une construction en brique, coiffée d’un toit en bois de forme pyramidale, recouvert de zinc surmonté d’une croix. Le panneau du fond porte l’inscription suivante :
Le seigneur a fait jaillir
Une Eau Pure
Pour la gloire de Saint-Joseph
Le soulagement des malheureux
Et la consolation des affligés.
Sous cette épigraphe une statue de Saint-Joseph tenant sur son bras l’Enfant Jésus, on peut lire autour de cette représentation la phrase suivante :
« Allez à Joseph, on ne l’a jamais invoqué en vain ».
Sur l’un des côté de la structure une petite boîte permet de glisser une requête adressée au Saint-Patron.
En contrebas de la fontaine est encastrée la piscine. Il s’agit d’un bassin ovale protégé par un préau de bois à l’avant sur chaque pile une prière à Saint-Joseph.
Un autre miracle eut lieu en 1892. Un enfant de 12 ans Jean Guillet né Guenrouët passa au travers d’un pont de bois qui enjambe (la douvé), fossé rempli d’eau, il fut sorti de là avec une jambe en piteux état. Pendant un an les différents médecins appelés à son chevet ne peuvent pas le guérir. Le père lui confectionne deux béquilles en châtaigner, pour lui permettre de bouger un peu. La mère décide alors de s’adresser au « docteur du ciel » et s’en va pieds nus vers le Dresny. Elle y fera plusieurs pèlerinages, toujours avec le même rite : elle prie à l’église puis s’achemine toujours en priant vers la fontaine. A son retour l’enfant est invariablement dans le même état. Elle décide donc d’amener son garçon à la fontaine, le père atèle la jument et installe l’enfant sur la charrette, de ce premier voyage rien n’avait changé. Lors du second voyage, Jean déclare « c’est aujourd’hui que je reviens guéri. » A la fontaine les parents plongent leur enfant dans la piscine. Et….il est guéri, il saute de bonheur et sans aide remonte dans la voiture, laissant derrière lui la béquille comme ex-voto. Jamais plus sa jambe ne le fera souffrir.