La Fontaine Sainte-Marie du Mont
La Fontaine Sainte-Marie du Mont
Photos prises en mai 2012

 

La Fontaine Sainte-Marie du Mont de Cohons

 

Ce n’est qu’au XIIème siècle que l’on trouve pour la première fois trace de Cohons avec une seigneurie laïque déjà divisée (signe de son ancienneté) entre les maisons de Montsaugeon et de Tilchâtel. Lieu de passage des troupes, le village eut à souffrir de destructions, de brigandage au cours de la Guerre de Cent ans, de celle de Trente Ans, pratiquement détruit, il fut reconstruit sous l’administration de maires issus de grandes familles Langroises.

Le village compte pas moins de 25 sources, ce qui à une période lui valu le nom de “village aux cents sources”. Un document réalisé par l’Office du Tourisme du Pays de Langres et des 4 Lacs, nous conte l’histoire de la Fontaine Sainte-Marie-du-Mont, la plus importante de toutes les fontaines de Cohons avec sa façade en forme d’oratoire, abritant une source importante jaillissant au pied des falaises calcaires :

“Déjà signalée en février 1236 sous le nom de “fontem qui dicitur fons sancte Marie” dans une donation du curé “Mauricius” de Cohons au prieuré de Saint-Geosmes, la Fontaine Sainte-Marie-du-Mont a toujours été réputée pour les vertus thérapeutiques de ses eaux (dont on a perdu jusqu’à l’usage), ainsi que pour ses vertus prophylactiques. Les eaux de la fontaine Sainte-Marie-du-Mont, qui courent librement dans le coteau, alimentaient jadis les fossés de l’éphémère maison-forte de Rénier de Nogent au XIIIe siècle.

En s’écoulant au milieu du village, ces eaux qui ont toujours été d’une utilisation à la fois pratique et ludique pour tous, ont longtemps été une source de conflits et de procès aussi anciens que nombreux, tant l’eau de cette fontaine était convoitée. Mais étant la propriété de tous, l’eau doit encore aujourd’hui pouvoir s’écouler librement, son parcours n’admettant aucune retenue.

Le monument de la fontaine, en pierre de Cohons, daté de 1778 (probable restauration), présente une voûte en plein cintre sous laquelle sourd l’eau, qui va se jeter après collectage, dans un premier bassin où venaient boire les bêtes, puis dans un plus grand ayant pour fonction de servir de lavoir à ciel ouvert. Au dessus de la voûte, un édicule en forme d’oratoire surmonté par une toiture à deux pans sommé d’une croix en pierre, présente trois grandes niches en plein cintre. La première au centre, abrite une grande statue de la Vierge Marie. A sa gauche, les photos anciennes nous montrent une statue de Sainte-Anne portant Marie enfant, et à droite un Saint-Laurent, là où on attendrait plutôt un Saint-Joseph, l’ensemble ayant peut-être symbolisé l’exemple de la Sainte Famille. La statue de Saint-Laurent ayant été cassée il y a plusieurs décennies, fut alors remplacée par une statue du Sacré-cœur en bronze (provenant, dit-on, de la maison des sœurs du village), peinte en ton pierre dans les années 1980. Mais rangée dans l’église, cette dernière a été remplacée à l’occasion de la rénovation de la fontaine en l’an 2000, par une copie de Sainte-Anne réalisée par l’entreprise Grépin “tailleurs de pierres à Cusey”, sur le modèle d’une autre statue de Sainte-Anne présente dans la chapelle du même nom à Buzon.

Enfin, un fragment ancien de la Trinité du XVe siècle disposé dans le mur à droite de la fontaine,

 

était peut-être installé anciennement à la place de la croix sommitale que l’on peut voir aujourd’hui. En l’an 2000, l’ensemble de la fontaine, qui avait accusé le poids des années et des aléas climatiques, bénéficia d’un toilettage en profondeur dans le cadre de l’opération « Pierres et Terroir »”.

A droite de l’arche de la source, une pierre dont nous ignorons la symbolique,

 

porte sculpté sur l’une de ces faces un ciboire. L’ensemble fontaine, abreuvoir, lavoir est classé à l’inventaire supplémentaire des monuments Historiques depuis 1986.

 

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